Intervention de Arnaud Richard

Réunion du 5 novembre 2013 à 16h20
Commission élargie : immigration, asile et intégration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Richard :

Avec près de 665 millions d'euros de crédits demandés en 2014, le budget consacré à l'immigration baisse de 1 % en autorisations d'engagement et en crédits de paiement par rapport à l'année précédente – preuve que l'on est loin des bonnes intentions affichées par le Gouvernement en début de mandat et que l'immigration n'est pas pour lui une priorité. Certes, on relève l'effort fourni en matière d'asile. Vous avez d'ailleurs eu des propos très forts à ce sujet, monsieur le ministre, affirmant qu'il ne s'agissait d'une politique ni de droite ni de gauche mais bien d'une politique républicaine. Les chiffres étant ce qu'ils sont, vous avez eu le louable courage de reconnaître que le système était à bout de souffle et qu'une large concertation était nécessaire dans le champ du droit d'asile. Sauf qu'il s'agit aujourd'hui d'un champ de ruines ! Nous partageons tous ce point de vue et si vous êtes assez mal à l'aise sur ce sujet, vous n'en êtes pas moins extrêmement courageux lorsque vous affirmez la nécessité d'établir un diagnostic et de définir des pistes de réforme. Espérons que le rapport dont vous avez chargé nos collègues parlementaires aura d'heureux résultats car la permissivité de notre système est flagrante et l'engorgement de nos centres d'hébergement d'urgence atteint un niveau dramatique, non seulement en Île-de-France mais aussi dans toutes les capitales régionales.

Si le groupe UDI déplorait l'an dernier, à propos de cette mission, une forme de non-choix politique, il considère qu'un véritable effort est fourni cette année. Cela étant, nous n'en attendions pas moins compte tenu de l'actualité. Certes, vous semblez mieux assumer vos choix en la matière, mais vous les avez opérés au détriment de la lutte contre l'immigration irrégulière et de la politique d'intégration alors qu'elles constituent des composantes indissociables de notre politique migratoire.

Nous attendons à présent les conclusions du rapport de nos collègues parlementaires en mission. Pour m'en être entretenu avec Valérie Létard, je sais qu'ils auront des scénarios courageux à nous proposer et j'espère que vous saurez les suivre. Compte tenu de la situation actuelle, je doute toutefois de votre capacité à réduire à neuf mois les délais de traitement des dossiers par l'OFPRA et par la CNDA. Mais j'estime encore une fois que vous menez une politique courageuse, même si toute la majorité ne la perçoit pas nécessairement ainsi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion