Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du 5 novembre 2013 à 21h00
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Je tiens tout d'abord à rendre hommage une nouvelle fois aux deux journalistes de RFI assassinés parce qu'ils faisaient leur métier. C'est signifier notre attachement à la liberté de la presse sans laquelle aucune démocratie ne peut exister.

Travailler aujourd'hui sur le budget des médias a valeur de symbole. Voulons-nous vraiment que la République se donne les moyens non pas seulement de communiquer, mais également d'informer, de critiquer, de permettre aux citoyens de construire leur libre arbitre et de devenir des acteurs de leur propre destinée ? Soutenir le pluralisme et accompagner le développement qualitatif de l'audiovisuel public demande des moyens qui ne sont pas tous au rendez-vous.

Certes, le programme de l'action audiovisuelle extérieure augmente et une nouvelle direction de France 24 est nommée – ce dont je me félicite car nous allons enfin pouvoir discuter d'un COM. Reste que, en commission des affaires culturelles et de l'éducation, nous avons débattu sur ce choix de sortir RFI de Radio France, de ne pas rattacher France 24 à France Télévisions alors que nous aurions pu renforcer ainsi la qualité de l'information internationale de France Télévisions.

En ce qui concerne RFI, nous avons encore en mémoire la bataille menée par le personnel pour conserver son identité et sa compétence en vue d'assurer le rayonnement international de la radio. À la suite des engagements du Président de la République sur l'audiovisuel extérieur de la France, pouvez-vous nous donner des assurances sur le devenir du label RFI par rapport aux groupes de l'audiovisuel extérieur ?

La baisse de la dotation publique a abouti à l'avenant au COM de France Télévisions contre lequel j'ai voté en commission. Cet avenant se traduit aujourd'hui par la suppression de 650 postes, décision contre laquelle les personnels appellent, avec leurs syndicats, à une grève nationale jeudi 7 novembre. Quelle est votre vision de l'avenir du service public audiovisuel ? Reviendrez-vous sur la loi de 2009 qui a amputé France Télévisions des ressources publicitaires dont elle a besoin ?

Quelle est par ailleurs votre réflexion sur les projets immobiliers de l'INA puisque, dites-vous, le précédent projet n'était pas pertinent ? Comment garantir aux archives de meilleures conditions de préservation ?

S'agissant de la presse, ayant eu l'occasion de travailler avec les syndicats acteurs de la réalisation et de la diffusion, j'ai participé à l'élaboration d'une proposition de loi qui reprend en partie les propositions de Michel Françaix. La crise que la presse traverse ne sera résolue que si l'on joue sur trois facteurs.

Le premier est l'aide au développement afin de garantir le pluralisme de la presse : on ne saurait en effet laisser les marchés décider des titres qui doivent vivre ou mourir en fonction de leur rentabilité financière – je débattrai de la question avec les salariés de Nice-Matin dans quelques jours. L'engagement de l'État est nécessaire pour soutenir les titres de la presse.

Deuxième facteur sur lequel il convient de jouer : la distribution. Je vous félicite d'avoir contribué à l'accord que les syndicats de Presstalis ont signé. À plus long terme, est-il possible de sauver la distribution en laissant la concurrence s'exercer entre les deux principales coopératives ? Michel Françaix et moi-même ne le pensons pas : aussi sommes-nous favorables à l'instauration d'une seule coopérative qui pourrait distribuer à la fois la presse d'information et de politique générale (IPG) et les magazines.

Le troisième facteur est l'aide aux diffuseurs de presse. La ville dont je suis conseillère municipale n'a plus qu'un seul point de distribution de la presse pour quelque 54 000 habitants, les deux gares de RER ne disposant plus de kiosques. Or l'unique maison de la presse est très fragile : elle a failli fermer lorsque ses précédents propriétaires sont partis à la retraite. Quelle est votre conception de l'aide à la diffusion ?

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