Intervention de Michel Pouzol

Réunion du 5 novembre 2013 à 21h00
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Pouzol :

À l'issue des états généraux de la presse écrite du 23 janvier 2009, une mesure permettant à tout jeune de dix-huit à vingt-quatre ans de bénéficier d'un abonnement gratuit à un quotidien a été mise en oeuvre. Le coût du journal était alors supporté par son éditeur et son transport par l'État. Cette orientation s'est traduite par une augmentation de 15 millions d'euros sur trois ans des crédits accordés au fonds de modernisation de la presse afin de financer le projet « Mon journal offert ». Le but de cette opération était d'abonner 200 000 jeunes à un quotidien de leur choix un jour par semaine durant une année. L'offre a porté sur soixante et un quotidiens – la quasi-totalité des titres de la presse quotidienne nationale, régionale et départementale. L'International Herald Tribune, Le Monde et Le Figaro ont fait l'objet d'une très forte demande. Dans la presse régionale, ce sont les titres du groupe La Voix du Nord qui ont enregistré les meilleures performances, ainsi qu'Ouest-France, Midi Libre et Le Dauphiné Libéré. En 2011, une enquête réalisée par le cabinet Auxipresse a révélé que l'abonnement avait eu un impact positif sur la fréquence de lecture du quotidien auquel les jeunes s'étaient abonnés : cette fréquence était passée de 23 % à 35 % pour la lecture plus d'une fois par semaine et de 17 % à 58 % pour la lecture une fois par semaine. La lecture de la presse par les jeunes publics est un enjeu citoyen et éducatif majeur. Il n'y a pas de fatalité à voir les jeunes générations se désintéresser de la lecture des journaux d'information et de politique générale.

La reconquête du lectorat des jeunes est un enjeu d'avenir pour la survie économique de la presse entière. Sans action décisive, au rythme actuel, la disparition de la presse payante d'information est bien plus qu'une menace à moyen terme, menace qui ne provient pas tant des nouveaux outils qui sont mis à notre disposition – liseuses, smartphones, tablettes – que du désintérêt grandissant de la jeunesse pour ce type de lecture. On pourrait croire que l'habitude de lecture s'acquiert naturellement avec l'âge : il n'en est rien s'agissant de la presse. Lorsque cette habitude n'est pas prise dès le plus jeune âge, elle n'est pas rattrapée à la maturité.

Madame la ministre, vous semble-t-il opportun de lancer une nouvelle opération en faveur du lectorat jeune ?

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