Intervention de Annie Genevard

Réunion du 5 novembre 2013 à 21h00
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

La France s'enorgueillit à juste titre de la qualité de son réseau de nombreuses librairies dont, toutefois, madame la ministre, vous avez rappelé la très grande fragilité en termes de rentabilité.

Votre plan librairies s'inscrit dans la continuité des politiques publiques précédemment mises en oeuvre. Vous avez choisi de cibler les aides vers les deux domaines où les demandes sont les plus importantes : répondre aux besoins ponctuels de trésorerie et aider à la transmission des fonds. Ce dispositif existe depuis plusieurs années.

Toutefois, les inquiétudes demeurent sur la pérennité de ce réseau : la récente proposition de loi à l'initiative de notre groupe visant à garantir le respect du prix unique du livre en a été l'expression.

Même si je salue l'effort fourni en la matière, je crains qu'il ne suffise pas : 9 millions d'euros rapportés aux 2 500 librairies indépendantes, cela représente environ 3 600 euros par librairie. Une telle aide ne suffira pas à renforcer et pérenniser ce réseau auquel nous sommes très attachés.

D'autres pistes doivent être explorées : les études de consommation révèlent qu'il n'y a plus nécessairement antagonisme entre l'achat physique et l'achat en ligne. Un appui méthodologique aux libraires est nécessaire pour leur permettre de réaliser cette conversion. Or je ne trouve aucune trace, dans le projet de budget, des préconisations du rapport de M. François Hurard et Mme Catherine Meyer-Lereculeur que vous avez commandé et qui aborde ce point.

Par ailleurs, la librairie n'est pas un commerce comme les autres, mais elle est touchée de plein fouet par la crise que connaît le commerce de proximité. Une approche interministérielle est donc nécessaire, d'une part, avec le ministère de l'éducation nationale – le livre est un écosystème et sa promotion sur un territoire suppose la collaboration entre lecture publique et lecture privée, un travail associatif, une implication des élus et des établissements scolaires – et, d'autre part, avec le ministère chargé du commerce : le commerce du livre ne peut en effet s'épanouir dans un désert commercial. Soutenir la libraire, c'est également soutenir le commerce en général. De ce point de vue, l'abandon d'un dispositif tel que le FISAC est des plus regrettables.

Madame la ministre, êtes-vous favorable à une telle approche interministérielle ? Êtes-vous prête, si nécessaire, à intensifier l'aide aux librairies dont chacun connaît le rôle irremplaçable ?

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