C'est une question centrale. Je réfute le mot « travail » pour désigner une atteinte à la dignité de la personne. Par ailleurs, on peut douter qu'il faille des lois pour 5 % à 10 % – évaluation généreuse – d'une population. J'ai rencontré un nombre considérable de personnes qui se sont prostituées ou se prostituent, mais aucune – en dehors des plateaux télévisés qui invitent toujours les mêmes – qui l'ait fait volontairement. Il en existe certainement, mais, même si elles sont sincères, elles ne peuvent pas en sortir. Un esclave peut-il reconnaître qu'il est esclave ? La prostitution assumée étant au mieux marginale, la République doit d'abord s'adresser aux dizaines de milliers de victimes, qui sont ultra-majoritaires.