Intervention de Maîtresse Gilda

Réunion du 31 octobre 2013 à 10h00
Commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

Maîtresse Gilda, porte-parole du Syndicat du travail sexuel, STRASS :

Je n'ai pas dit que c'était impertinent, j'ai dit qu'il n'était pas pertinent de fonder une disposition légale uniquement sur le fait de savoir si la prostitution est forcée ou si elle est libre.

Prenez le travail dans sa globalité. Dans quelque secteur que ce soit, le travail est bien évidemment soumis à des contraintes économiques, dont celle de se procurer des ressources. Allez dans le métro à sept heures du matin et demandez aux gens s'ils sont ravis d'aller travailler ou s'ils y vont par obligation. Ils vous diront qu'ils y sont obligés parce qu'ils ont un frigo à remplir et un loyer à payer. Le travail sexuel n'échappe pas, bien évidemment, à ces contraintes économiques.

S'il s'agit de dire qu'il faut lutter contre la traite, contre l'exploitation et contre le travail forcé, nous sommes tous d'accord, quelles que soient nos positions par ailleurs. Mais s'il s'agit de mettre au point une réglementation qui concerne l'ensemble du travail sexuel en prenant en compte le fait qu'il est contraint ou qu'il est libre, nous ne pouvons pas vous suivre : cela ne marchera pas. C'est exactement ce que l'on nous a présenté il y a dix ans, avec la loi pénalisant le racolage passif.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion