Dieu me garde de me mettre dans la tête d'un proxénète ! Vous nous avez demandé de faire des propositions. J'ai donc dit que nous revendiquions l'abolition du délit de racolage public et l'abandon du projet de pénalisation des clients, ce qui équivaut en effet à renoncer aux dispositions répressives ou pénales que vous envisagez. Nous demandons également que l'accès à un titre de séjour ou aux droits sociaux ne soit pas conditionné à l'arrêt de la prostitution, et j'ai en effet employé l'expression « droits inconditionnels », puisque j'ai repris une des propositions contenues dans l'avis du CNS, qui demande des droits inconditionnels pour les victimes de la traite.
Au-delà de toute considération idéologique, l'ambition d'Act Up est que les personnes qui souhaitent vivre du travail sexuel puissent le faire dans de bonnes conditions sanitaires, sans être exposées aux violences et en ayant accès au droit. Quant aux personnes qui le font sous la contrainte, qu'il s'agisse d'une contrainte économique ou de ces formes de coercition que sont la traite, la servitude ou le travail forcé, nous souhaitons qu'elles puissent faire autre chose. Or faire autre chose, pour des migrantes, cela ne commence-t-il pas par l'obtention d'un titre de séjour et d'un permis de travail ?