Intervention de François Brottes

Réunion du 6 novembre 2013 à 9h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Nous en venons maintenant à notre sujet du jour. Sur l'initiative de M. Damien Abad, j'ai souhaité organiser une table ronde consacrée à la filière de la plasturgie. Je remercie donc de leur présence Mme Florence Poivey, présidente d'Union Plastic, présidente de la Fédération de la plasturgie et des composites, M. Philippe Boulette Scola, président-directeur général d'Infiplast, et M. Jean Martin, délégué général de la Fédération de la plasturgie et des composites, pilote du projet centre technique industriel (CTI) plasturgie au sein du comité stratégique de filière chimie et matériaux. En revanche, je regrette que Plastic Omnium ait refusé de participer à nos travaux. À mon sens, une entreprise qui représente une part importante du marché aurait dû être présente ce matin. Nous avons sollicité cette entreprise à plusieurs reprises sans succès. Alors que notre balance commerciale est plutôt déficitaire sur cette filière, il est regrettable que le plus gros des acteurs refuse de venir échanger avec les parlementaires. Il arrive trop souvent que les acteurs économiques accusent les politiques de ne rien comprendre aux enjeux auxquels ils sont confrontés ; il est donc dommage que certains refusent de partager avec nous leur expérience.

La plasturgie française représente 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010 et occupe la cinquième position mondiale et la deuxième position européenne. Elle emploie 140 000 personnes, soit 7% de l'emploi industriel hors énergie. Hormis le cas de quelques grands groupes comme Plastic Omnium, la branche est pour l'essentiel composée de TPE-PME : 41 % des entreprises ont moins de 10 salariés. En moyenne, on compte 36 salariés par entreprise et les entreprises de plus de 200 salariés représentent seulement 27 % des effectifs totaux. De plus, il s'agit d'une filière relativement bien répartie sur le territoire, avec deux régions principales : Rhône-Alpes – 16 % des effectifs – et Pays de la Loire – 12 % des effectifs. Elle se décompose en six secteurs principaux : le transport – 19 % du chiffre d'affaires de la filière –, le BTP – 16 % –, l'emballage – 13 % –, l'industrie nucléaire – 9 % –, le médical – 8 % –, et d'autres débouchés comme la papeterie.

Le marché de la plasturgie est en stagnation, et contribue négativement au commerce extérieur, comme je l'ai déjà dit. C'est pourquoi ce secteur mérite notre attention.

Par ailleurs, vous connaissez ma passion et mon engouement – voire mon obsession ? – pour les centres techniques industriels. Je suis ainsi ravi de voir qu'il existe un projet de CTI sur cette filière. Pour la première fois, il y a quelques semaines, la commission des affaires économiques a reçu les CTI, qui réalisent un travail formidable auprès des PME. Dès lors, un CTI dédié à la plasturgie aura tout notre soutien ! La mutualisation des savoir-faire et la pluridisciplinarité des CTI sont essentielles dans des secteurs aussi spécialisés. D'ailleurs, il s'agit presque d'un scoop, Mme Clotilde Valter sera bientôt chargée par le Gouvernement d'une mission visant à moderniser l'organisation des CTI dans le sens d'une plus grande interaction des centres. Je n'en doute pas, Mme Valter consacrera une ou deux pages à la constitution d'un CTI plasturgie.

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