Intervention de Florence Poivey

Réunion du 6 novembre 2013 à 9h45
Commission des affaires économiques

Florence Poivey :

Je vous remercie vivement de nous accueillir aujourd'hui ; nous sommes ravis, et honorés, de vous présenter les enjeux auxquels notre filière est confrontée. Je tiens à remercier particulièrement M. Damien Abad : vous êtes un ambassadeur de la profession et d'une aide précieuse pour nous, et ce depuis longtemps. Avant de vous exposer les défis de notre filière, je me permettrai de vous exposer mon parcours en quelques mots. J'ai repris, à la fin des années 1980, une entreprise en Haute-Loire qui produit des injecteurs pour le monde médical. Nous produisons ainsi des seringues pour les animaux, des éléments pour le rein artificiel ou le distributeur « granule par granule » pour ceux qui se soignent par l'homéopathie. Il s'agit d'une PME de 200 salariés, dont le chiffre d'affaires est de 28 millions d'euros.

Le Président a donné quelques chiffres importants. Je me focaliserai donc sur les principaux enjeux qui sont les nôtres. Le premier d'entre eux, certainement le plus complexe, est le morcellement de notre marché. La filière de la plasturgie regroupe 3 800 entreprises, le nombre de salarié par entreprise étant de 36 en moyenne. Cet éclatement de la filière est problématique lorsqu'il nous faut innover ou partir à l'international. La structuration de la profession est un chemin difficile mais si nous groupons toutes les énergies, nous y parviendrons.

Le deuxième enjeu est justement celui de l'innovation. C'est pourquoi nous avons hâte de nous rassembler et de fédérer nos initiatives au sein d'un CTI. Pour rappel, la plasturgie est une jeune industrie, née au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, dans les années 1940, dans le bassin d'Oyonnax. Aujourd'hui, nous sommes présents dans toutes les filières d'avenir, grâce aux progrès de la chimie sur les matériaux en amont. À titre d'exemple, nous avons avancé sur le stent biodégradable. De même, nous sommes en mesure de produire un film à poser sur une fenêtre, capable de capter, stocker, et reproduire l'énergie.

Le troisième enjeu, au sujet duquel j'aimerais d'ailleurs trouver des solutions avec vous, est celui du déficit d'investissement dans notre pays. Ainsi, lorsque nous achetons un robot, nos concurrents italiens en achètent deux, les Allemands, quatre, les Japonais, huit. De même, le parc de machines français a entre douze et quinze ans d'âge moyen, contre sept à neuf ans pour le parc allemand. Cet écart explique en partie le différentiel de productivité entre nos deux pays.

Le quatrième enjeu est d'ordre environnemental. Nous souhaitons être force d'exemple afin de faire progresser l'ensemble de la profession. À ce titre, nous agissons dans le cadre du projet européen « Zéro déchet en décharge d'ici en 2020 ». Je pourrai détailler ce point plus tard si vous le souhaitez.

Le cinquième enjeu est celui de la formation et des talents. Il s'agit d'un véritable défi à relever afin de former les jeunes qui composeront nos équipes dans dix à quinze ans.

Le sixième enjeu, enfin, est celui du développement à l'international de nos entreprises. Comme je le disais, nos entreprises sont de petite taille, ce qui représente un certain obstacle pour conquérir le marché international. Certains acteurs ont eu l'audace de le faire et nous avons eu de très belles réussites. La Fédération a vocation à accompagner toutes les entreprises.

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