Intervention de Damien Abad

Réunion du 6 novembre 2013 à 9h45
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Je vous remercie, Monsieur le président, d'avoir organisé cette table ronde qui met en lumière un secteur méconnu. J'ajouterai aux chiffres que vous avez cités que l'Europe de la plasturgie, au sein de laquelle la France joue un rôle prépondérant avec l'Allemagne et l'Italie, était le premier pôle mondial jusqu'en 2010, date à laquelle elle a été doublée par la Chine.

La plasturgie souffre de deux idées reçues. La première est que les plastiques seraient polluants. Un tel constat n'est qu'en partie vraie, tant la filière se mobilise autour des problématiques de recyclage, de valorisation des déchets plastiques, des polymères, etc. 60 % du plastique finit aujourd'hui en décharge. L'objectif est de réduire ce pourcentage à 0 d'ici 2020.

La seconde idée reçue consiste à faire de la plasturgie une activité vieillissante car simple sous-traitant du secteur automobile. Au contraire, il s'agit d'une branche jeune et innovante, autour de plusieurs secteurs dynamiques comme l'aéronautique, le médical ou même les cosmétiques. À ce titre, je soulignerai l'obligation d'entretenir une veille stratégique performante.

Dans ce contexte d'évolution profonde, la plasturgie française a des atouts, sa souplesse et sa réactivité, mais est confrontée à des enjeux forts.

L'amélioration des relations entre donneurs d'ordre et sous-traitants est une priorité. Des efforts ont été faits en ce domaine, mais nous sommes encore loin de l'Allemagne, où les grandes entreprises emmènent leurs sous-traitants à l'export, donnant corps à la notion de co-traitance. Que pouvons-nous faire, nous, députés, pour contribuer à faire avancer ce sujet ? Doit-on passer par des dispositions législatives ou cela relève-t-il du contractuel ?

Quel est le rôle du médiateur inter-entreprises, face à l'accroissement du coût des matières premières ?

Comment accentuer l'ouverture de la filière à l'international ? Certains secteurs, comme l'agro-alimentaire ou le BTP peuvent constituer des vecteurs efficaces.

Les règles de la loi de modernisation de l'économie relatives au délai de paiement sont-elles adaptées ?

Quelle est votre opinion sur les revendications d'ordre général comme la baisse des charges sociales, la stabilité fiscale ou encore la simplification administrative ?

S'agissant de la création du CTI plasturgie, le problème est essentiellement financier. Le dossier a vraisemblablement le soutien du ministère du redressement productif, mais butte sur le montant des dotations budgétaires et de la taxe affectée.

Enfin, la formation doit être soutenue, notamment à travers l'initiative des campus des métiers. Le secteur rencontre de vraies difficultés d'attractivité.

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