Intervention de Florence Poivey

Réunion du 6 novembre 2013 à 9h45
Commission des affaires économiques

Florence Poivey :

C'est l'enfant suisse que je suis qui va vous répondre sur deux questions : la formation et le recyclage.

Ce qui me frappe en France, c'est que l'apprentissage n'est pas une voie d'excellence, une voie noble. Cela explique la diminution des contrats d'apprentissage. Parfois, les chefs d'entreprise hésitent à se mettre dans ce système d'apprentissage – qui, pour moi, bien sûr, est totalement naturel – parce que ce sont un peu les derniers de la classe qui, souvent, partent en apprentissage. C'est très dommage car 10 % de plus de jeunes qui accèdent à un emploi en CDI sortent de la filière de l'alternance et le temps pour accéder à ce CDI est pratiquement divisé par deux. Oui, l'apprentissage, par l'alternance, est une voie d'excellence.

Je réponds ensuite en tant que négociatrice Medef pour la réforme sur la formation professionnelle. Sur l'apprentissage, plus d'un milliard a tout de même été retiré du circuit depuis deux ans. Il y avait des primes données ; elles ont été retirées. Sur les fonds libres confiés aux régions, dix n'ont pas réintégré ces fonds dans le circuit de l'apprentissage. Tout cela fragilise un système de voie pédagogique d'excellence. À Lausanne, la ville où j'ai grandi, il n'y a aujourd'hui encore que 30 % des jeunes qui ont l'équivalent du bac. 70 % des jeunes rentrent dans la vie active par la voie de l'alternance et cela ne nous empêche pas d'avoir une école polytechnique qui vient de recevoir un milliard de l'Union européenne, alors que nous n'en faisons pas partie, afin de développer toutes les start-up autour du cerveau. Une question fondamentale est l'attractivité que cette voie de l'alternance porte.

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