Intervention de Jonas Tahuaitu

Réunion du 7 novembre 2013 à 9h35
Commission élargie : santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJonas Tahuaitu :

La santé, droit fondamental pour l'ensemble des citoyens, constitue une priorité majeure que le groupe UDI fait sienne et que le Gouvernement et l'ensemble du Parlement devrait partager. Vous pourrez compter sur notre entière détermination pour faire en sorte que la santé ne soit pas, comme l'année dernière, sacrifiée sur l'autel de la recherche d'économies budgétaires. La France s'est longtemps caractérisée par l'excellence de son système de soins, par la qualité de ses infrastructures et par la renommée de ses praticiens. Non, il ne serait pas exagéré de considérer que, dans ce domaine au moins, le monde entier nous envie.

Nous disposons des médecins parmi les meilleurs au monde ; nos services de soins sont reconnus par tous et les Français étaient jusqu'à présent parmi les plus chanceux en matière de prestations. Cet état de fait aurait dû nous inciter à redoubler de vigilance dans le pilotage de notre système de santé et nous conduire à réfléchir aux adaptations de celui-ci aux évolutions de la société française. Enfin, il aurait dû déboucher sur une protection du budget de la santé tout en tenant compte des exigences de réduction des dépenses publiques auxquelles nous sommes soumis.

Or, la santé va mal. Une écrasante majorité de Français s'inquiète des évolutions du système de santé. Il existe une inégalité flagrante en matière d'accès aux soins. Il s'agit d'inégalités sociales autant que territoriales. Et pour cause : un nombre croissant de citoyens, en particulier les plus jeunes, renoncent de plus en plus fréquemment à se faire soigner. Cette inégalité, les membres de la représentation nationale doivent y être sensibles. Il est plus que jamais crucial de se tenir à l'écoute des Français et de leurs besoins effectifs, et de s'inscrire dans des démarches cohérentes et durables.

À l'image du secteur tout entier, la mission « Santé » ne se porte pas bien. Bien que le Gouvernement la présente comme l'une de ses priorités, elle connaît une nouvelle baisse inquiétante de crédits. On nous rétorquera sans doute que, pour l'essentiel, les arbitrages sont déjà fixés dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Or si les actions en faveur de la santé publique sont, pour l'essentiel, du ressort de cette dernière, il est difficile de cloisonner deux textes qui servent tous deux la même politique et visent les mêmes objectifs.

Nous souhaitons que puisse se mettre enfin en place une réflexion sur la coordination, la cohérence et la rigueur des politiques publiques de santé, « balkanisées » entre de trop nombreux opérateurs : pas moins de onze agences, instituts et autres centres nationaux sont chargés du pilotage des politiques de santé, de prévention, de lutte contre les risques sanitaires. Nous voyons là un potentiel de mutualisation et d'unification que le Gouvernement ne semble pas avoir saisi. Cela ne fera qu'accroître l'incompréhension des Français face à la complexité de leur système de soins.

Les députés du groupe UDI ne sont pas davantage satisfaits de la recherche des financements par le Gouvernement. Plutôt que de procéder par ajustements ponctuels selon les besoins du moment ou par grignotage sur des fonds de roulement, sans véritable logique si ce n'est purement comptable, il nous semblerait plus pertinent de viser des objectifs plus politiques, plus ambitieux et plus durables. De telles ambitions, nous n'en voyons pas dans les crédits que nous examinons. Nous ne sommes cependant pas surpris par cette absence d'ambition alors que les dépenses de santé connaissent aujourd'hui la plus faible augmentation depuis quinze ans et que les hypothèses de croissance du Gouvernement nous semblent encore bien trop optimistes. Nous nous réjouissons que plusieurs priorités, comme la formation des personnels entrants, bénéficient de nouveaux crédits. Néanmoins, nous nous inquiétons que l'objectif affiché de réduction des inégalités ne trouve aucune traduction concrète dans ce projet de budget.

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