L'examen d'une plainte pour empoisonnement suite à l'exposition au chlordécone des populations de la Guadeloupe et de la Martinique a conduit le tribunal de grande instance (TGI) de Paris à demander un rapport d'expertise scientifique aux Professeurs Luc Multigner et Jean-François Narbonne. Les récentes conclusions de ce rapport ont confirmé ce que nous savions déjà : l'exposition au chlordécone, perturbateur endocrinien reconnu, accroît non seulement le risque de cancer de la prostate, mais aussi le risque de retard de développement neuro-comportemental chez les nourrissons et les jeunes enfants de moins de dix-huit mois. L'inquiétude des populations antillaises face à la contamination durable des milieux naturels et à ses conséquences sanitaires est légitime. Au-delà de ce problème de santé publique, l'impact négatif sur l'économie de nos territoires est certain – en témoigne l'interdiction de la pêche dans certaines zones côtières. Alors que le Plan chlordécone 2 touche à sa fin, envisagez-vous de nouvelles mesures de gestion de cette crise sanitaire et sociale ?