Intervention de Emmanuelle Piet

Réunion du 5 novembre 2013 à 9h30
Commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol :

Cette loi a pourtant été votée à l'unanimité. C'est à l'unanimité qu'il a été décidé de remplacer les mots « enfant maltraité » par « enfant en danger » et « signalement » par « information préoccupante ». Il n'est pas neutre d'édulcorer ainsi le vocabulaire. Je m'excuse de le dire, mais le législateur a liquidé la protection de l'enfance.

J'en viens à votre deuxième question. Lorsque la loi pénalisant le client a été adoptée en Suède, cela faisait vingt ou trente ans déjà qu'on y préparait l'opinion. L'insulte à Stockholm, ce n'était pas « pute » mais « maquereau », qui désignait, non pas le proxénète, mais le client. La société avait été préparée à trouver anormale l'idée de payer un acte sexuel. C'est pourquoi, si, dans notre pays, on disait d'emblée aux hommes qui « vont voir les putes » qu'ils sont des violeurs, ils ne pourraient même pas comprendre ! Il faut être pédagogique et avancer progressivement. Cela n'aurait aucun sens de commencer trop fort.

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