Je vous félicite à mon tour, monsieur le rapporteur pour avis, pour votre excellent travail sur France 3. Nous nous interrogeons tous sur la spécificité de cette chaîne, mais aussi de chacune des cinq autres du service public. Certes, nous pouvons attribuer à chacune quelques émissions phares, mais elles ne suffisent pas à définir leur caractère propre. Personne n'ose aborder franchement ce débat, car nous pourrions en conclure que les chaînes du service public sont trop nombreuses ! Il faudra pourtant le faire un jour.
Vous relevez à juste titre, monsieur le rapporteur pour avis, la baisse d'audience des programmes régionaux et le vieillissement de leur public. C'est d'autant plus préoccupant que se manifeste une importante demande d'information régionale. Mais ce paradoxe tient, en réalité, à l'absence d'une véritable télévision régionale. Bien que France 3 dispose, avec ses antennes régionales, ses rédactions locales et ses bureaux d'information de proximité, d'une implantation analogue à celle de la presse quotidienne régionale, ses programmes ne correspondent pas aux attentes du public. Il existe certes des décrochages régionaux, mais à des horaires peu propices – qui peut regarder le journal télévisé à dix-neuf heures ? En outre, ils sont concurrencés sur leur créneau – celui du traitement instantané de l'information – par des médias plus performants, notamment sur l'Internet. Ils ne parviennent donc pas à intéresser un public jeune.
Surtout, ces programmes ne traitent pas des sujets de fond et ne montrent pas la population qui vit dans nos régions. À la différence de ce qui se fait dans d'autres pays, il n'existe guère d'émissions régionales dans lesquelles les gens sont invités sur un plateau ou dans lesquelles les journalistes vont à leur rencontre sur le terrain. Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, une chaîne locale privée récemment créée sur la télévision numérique terrestre propose ce type d'émissions. Elles intéressent le public, qui se reconnaît ainsi dans la chaîne.
Le groupe UDI n'approuvera par le budget de l'audiovisuel public.