Au nom du groupe RRDP, je félicite M. Rudy Salles pour son rapport, et je m'émerveille de son art consommé du maniement des chiffres.
Selon une étude récente, pour s'informer, les Français âgés de plus de 40 ans combinent presse écrite, télévision et Internet ; ceux qui sont âgés de 20 à 40 ans s'en tiennent principalement à la télévision et à Internet, les moins de 20 ans se contentant d'Internet. Ces résultats ne peuvent qu'inquiéter les défenseurs de la presse écrite que nous sommes.
Certains estiment que la presse écrite ne serait pas assez rentable parce qu'elle ne se serait pas tournée assez rapidement vers l'Internet ; mais, en réalité les sites Internet des journaux, certes indispensables pour répondre à la demande des lecteurs, ne sont pas rentables. En effet, le manque de flexibilité de la convention collective nationale des journalistes conduit souvent à confier à de nouvelles recrues la rédaction des contenus en ligne, ce qui engendre un coût que les recettes publicitaires supplémentaires suffisent rarement à couvrir.
En d'autres termes, toute la presse est fragilisée, ce qui justifie pleinement l'aide que nous lui apportons. À ce sujet, le rapporteur pour avis signale à nouveau l'opacité de la répartition des aides. Elle est effectivement opaque, au point que j'ai dû renoncer à m'en procurer la liste, mais les chiffres cités montrent qu'elle n'est ni juste ni équitable. Toutefois, si l'aide à la presse quotidienne nationale perd 500 000 euros, le montant de l'aide à la presse quotidienne régionale reste stable. Elle ne représente toutefois que 12,5 % de l'aide au pluralisme – 25 % si l'on y ajoute l'aide aux hebdomadaires régionaux, ce qui montre le peu de considération dont bénéficie la presse régionale dans son ensemble.
Nous voterons en faveur des crédits du programme, mais les questions soulevées par le présent rapport et par celui de Michel Françaix devront être débattues.