Intervention de François Pupponi

Séance en hémicycle du 8 novembre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Administration générale et territoriale de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques :

Les efforts significatifs dont bénéficie le programme 177 se heurtent en effet à un écueil, celui de l’impossible accès à un logement décent d’une partie de la population bénéficiaire des dispositifs d’hébergement en raison de leur caractère inconditionnel. Le principe du « logement d’abord » est totalement inopérant sans logements sociaux et très sociaux pour accueillir les demandeurs tout au long de leur parcours. Une action résolue, qui suppose aussi bien des financements publics supplémentaires qu’un renforcement des mécanismes de mixité sociale et des obligations de construire, est seule à même de développer une offre de logements sociaux permettant aux demandeurs d’hébergement d’en sortir et d’accéder au logement. À défaut, l’absence d’accès juridique et pratique aux logements sociaux a pour triste et parfois dramatique conséquence que les populations n’ont accès qu’aux logements du marché privé proposés par des marchands de sommeil.

Pour un coût budgétaire sans cesse croissant, la politique d’hébergement d’urgence supplée tant bien que mal, plutôt mal que bien d’ailleurs, aux insuffisances d’autres politiques publiques. La simple mise à l’abri pour quelques jours, qui laisse sans solution pérenne les personnes et les familles, est humainement intolérable et budgétairement insoutenable à terme. L’augmentation continuelle des crédits est certes nécessaire pour apporter une réponse immédiate à des situations d’urgence intolérables dans un pays comme le nôtre. Pour autant, elle ne saurait nous dispenser d’une réflexion globale sur les politiques du logement, d’immigration et d’asile. Une telle réflexion me semble urgente pour tenter d’enrayer un processus qui semble voué à l’échec, ou du moins à l’absurde. En effet, les crédits budgétaires pour l’hébergement d’urgence représentent aujourd’hui le triple du montant des aides à la pierre. J’appelle mes collègues à voter les crédits.

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