Il nous est difficile d'affirmer si les crédits alloués au plan d'accompagnement des restructurations sont suffisants ou non : ils s'élèvent à 82 millions d'euros environ pour les personnels civils et à 113 millions d'euros pour les personnels militaires, soit un total de 195 millions d'euros. Si nous avons discuté des modalités de ce plan – plus avantageux que ce qui se fait normalement dans la fonction publique –, nous aurions préféré que cette somme serve à préserver l'emploi au sein du ministère plutôt qu'à réduire les effectifs.
Quant à l'Europe de la défense, elle n'existe tout simplement pas – c'est d'ailleurs généralement navré et les bras ballants que l'on observe les situations internationales et surtout l'incapacité de l'Europe à réagir aux crises dramatiques actuelles. Cela étant, nous y sommes bien sûr favorables. Et nous sommes nous aussi membres de la Confédération européenne des syndicats, dont nous constituons l'une des organisations fondatrices. Notre syndicat est donc par définition particulièrement attaché à la construction européenne. Mais entendons-nous bien : la façon dont elle est mise en oeuvre depuis plusieurs décennies ne correspond en rien à ce que nous souhaitons ! Avant d'instituer une Europe de la défense ou de l'industrie, soyons déjà en mesure de fonder une Europe sociale – ce qui suppose une harmonisation des normes sociales et de la fiscalité.
J'entends bien qu'il faille partager nos fonctions de soutien et ainsi faire progresser l'Europe de la défense, mais nous ne souhaitons pas non plus que celle-ci entraîne un sacrifice des personnels civils de notre ministère sur l'autel de Bruxelles, comme c'est le cas dans d'autres secteurs d'activité dans notre pays. Et si l'édification d'une industrie de défense à l'échelle européenne n'a d'autre but que de favoriser des alliances capitalistiques, cela ne nous intéresse pas non plus ! L'exemple des drones illustre la nécessité de former des alliances pour être capable de fournir une offre face à l'industrie écrasante des États-Unis. Mais cela ne peut se payer par des sacrifices pour l'industrie française !