Intervention de Sonia Lebreuilly

Réunion du 6 novembre 2013 à 16h30
Commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

Sonia Lebreuilly, chargée de mission égalité-discriminations à la mairie des Ulis, socio-sexologue :

S'agissant des irrépressibles besoins des hommes, il faut savoir que la sexualité n'est pas un besoin. Les seuls besoins de l'homme sont boire, dormir et manger. Perdre l'une de ces trois composantes mène à la mort. Ce n'est pas le cas de la sexualité, dont la perte, si elle engendre du mal-être, n'entraîne pas la mort.

Par ailleurs, les hommes n'ont pas plus envie de sexualité que les femmes, mais simplement on leur a appris à dire leurs envies et leurs attentes, tandis que l'on attend des femmes patience et discrétion.

La preuve se trouve dans l'enquête réalisée par l'anthropologue et sexologue Philippe Brenot. Intitulée « les hommes, le sexe et l'amour en 2011 », suivie en 2012 de son corollaire « les femmes, le sexe et l'amour » et portant sur 3 000 hommes et autant de femmes, cette enquête permet de mettre en lumière cette différence. À la question : « Êtes-vous parfois en manque de sexualité ? », 76,8 % des femmes ont répondu oui, contre 84 % des hommes. Ce qui montre que les femmes ont autant envie que les hommes de sexualité.

La question de l'assistanat sexuel pour les personnes en situation de handicap doit être traitée sur le fond car les demandes de ces personnes sont très variées, selon le type et la forme du handicap. Elles souhaitent naturellement avoir une sexualité, mais ce qu'elles veulent, plus profondément, c'est passer à l'acte une première fois, simplement pour se dire qu'elles sont devenues adultes. L'assistanat sexuel n'est donc pas forcément la solution. Il faut aider ces personnes à découvrir leur corps, à s'en servir et à prendre du plaisir. Car peu importe le handicap, tout le monde peut prendre du plaisir, selon des mécanismes très différents qui vont du plaisir purement psychique au plaisir purement mécanique.

Une personne handicapée veut passer à l'acte une première fois pour avoir confiance en elle et aller vers l'autre. Ce qu'elle souhaite, ce n'est pas qu'une personne vienne lui apporter une dose de sexualité, mais nouer une relation à deux et prendre du plaisir avec quelqu'un avec qui elle partage des sentiments. Dans certains cas d'assistanat, la personne handicapée entretient avec l'assistante sexuelle une relation très sentimentale. La demande ne relève pas de la sexualité pure mais de l'estime de soi et de la découverte du corps. Il appartient au sexologue ou au médecin d'expliquer de façon très pratique à la personne comment, en fonction de son handicap, elle peut prendre du plaisir.

1 commentaire :

Le 24/04/2016 à 08:24, ferrier a dit :

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Vous faites parler des chiffres, en tirez des conclusions dogmatiques sur lesquelles vous bâtissez votre idéologie moraliste.

Tout ça , c'est pas la vraie vie .Vous prêchez la masturbation pour les handicapés et le bâillon pour les hommes.

au secours!

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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