Intervention de Delphine Batho

Réunion du 7 novembre 2013 à 15h00
Commission élargie : Écologie, développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

Le débat budgétaire n'est pas déconnecté de la réalité, et c'est d'elle que je voudrais parler. Je vous ai apporté, monsieur le ministre, une paire de lunettes de sécurité qui m'a été remise ce matin, à votre intention, par les ouvriers de l'usine de panneaux photovoltaïques Bosch à Vénissieux. Je sais que vous êtes convaincu qu'il faut sauver cette usine, l'une des plus modernes d'Europe. Après plusieurs restructurations, les ouvriers ressentent de la lassitude depuis que le groupe a annoncé qu'il abandonnait ses activités dans le photovoltaïque. « Vénissieux, m'ont-ils dit, c'est l'avenir de la France. On a un bel outil, on ne demande pas la lune, on demande que les pouvoirs publics disent leur confiance dans le développement du photovoltaïque, on demande une visibilité que les chefs d'entreprise attendent. On demande que l'on ne supprime pas les aides existantes. » J'espère que le Gouvernement reprendra l'amendement de plusieurs parlementaires visant à maintenir le crédit d'impôt développement durable pour les particuliers qui s'équipent pour utiliser les énergies renouvelables. Vous avez annoncé, monsieur le ministre, de nouveaux appels d'offres de 800 mégawatts en énergie solaire. C'est un premier pas, mais les entreprises attendent davantage. Les ouvriers m'ont dit aussi : « Si on ne sauve pas Vénissieux, on donne raison à ceux qui enflamment le pays. »

Chacun sait ce que je pense du budget de l'écologie. Aussi me concentrerai-je sur l'essentiel. Avec la politique des territoires, c'est la mission « Écologie » qui, dans le PLF, connaît la plus forte baisse de crédits. Il s'agit d'une perte sèche, puisque la mission devait recueillir une partie des recettes de l'écotaxe sur les poids lourds qui est désormais suspendue. Ce recul est une défaite pour l'ensemble de la représentation nationale qui avait voté la taxe à l'unanimité. Aujourd'hui, tout le monde est perdant : l'écologie, les transports, les territoires.

Ce budget, en recul, n'est pas celui dont la France a besoin dans les circonstances économiques et sociales actuelles. Je ne désespère pas que les choses changent encore. C'est pourquoi, jusqu'à la dernière minute, j'espérerai que nous voterons des crédits à la hauteur de notre ambition : faire de la France la nation de l'excellence environnementale.

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