Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 6 novembre 2013 à 16:
Commission élargie : Économie, accords monétaires internationaux, prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés

Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur :

Il est vrai qu'un euro fort peut pénaliser les entreprises. Je souhaite néanmoins rappeler que les entreprises françaises réalisent 40 % de leurs exportations à l'intérieur de la zone euro. En outre, les performances du commerce extérieur allemand et italien ne semblent pas pâtir de la monnaie unique.

Certes, le taux de change fait partie des sujets régulièrement abordés dans le cadre du G20 ou du G7, et la France plaide pour une réforme du système monétaire international afin de revoir les parités avec le yuan, le yen ou le dollar. Mais il ne faut pas se tromper de diagnostic. C'est en nous que nous trouverons les solutions. La France est confrontée à un problème de compétitivité et, dans certains secteurs, de compétitivité-coût. En outre, il est indispensable que le moteur de l'investissement redémarre – si on investit, on innove et, quand on innove, on exporte. J'espère que les 20 milliards d'euros du CICE seront mis à profit pour innover. Le taux de change, s'il peut être gênant, n'est pas responsable de la perte de parts de marché à l'étranger. Pour les reconquérir, il faut monter en gamme, restaurer notre compétitivité et améliorer nos produits.

Pour ce qui est de la diplomatie économique, il me semble opportun que l'ensemble du Gouvernement se mobilise en faveur de la réussite économique. Le Président de la République l'a dit, nous serons jugés sur les résultats économiques, et tout le monde doit donc s'atteler à la tâche. Ainsi, le ministère des affaires étrangères mène une politique de long terme en développant avec l'ensemble des pays une coopération scientifique et culturelle qui prolonge nos efforts dans le domaine économique. La politique consulaire doit également tenir compte des intérêts économiques de la France. L'augmentation des effectifs affectés à la délivrance de visas pour les hommes d'affaires, les chercheurs et les étudiants est très utile pour l'attractivité du pays et la compétitivité de nos entreprises. Mais le coeur de métier du commerce extérieur demeure à Bercy, là où sont traités les problèmes stratégiques et où est proposée l'offre commerciale. Le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi a d'ailleurs assigné des objectifs très clairs en matière d'accompagnement des entreprises à l'étranger et d'attraction des capitaux étrangers en France. C'est à Bercy que cela se passe, c'est Bercy qui assure la diplomatie économique au quotidien. Les entreprises sont souvent confrontées à des difficultés d'accès aux marchés, que seule l'autorité régalienne peut aider à résoudre.

Le plan stratégique pour les services du Trésor à l'étranger précise bien qu'il appartient au chef de la mission économique de coordonner l'action économique de l'ensemble des services de l'État. Ils sont logés dans les ambassades, où il est recommandé que soit également abrité l'opérateur commercial, car cela facilite les communications. Je rappelle que l'opérateur commercial s'occupe plus précisément des PME et des ETI, tandis que le service économique s'occupe des problèmes d'accès aux marchés, ce qui n'est pas toujours une mince affaire, notamment dans certains grands émergents où, même quand existent des accords commerciaux, nos produits sont retenus en douane à cause des barrières non tarifaires.

Madame Dalloz, il n'y aura plus d'agents en surnombre à l'INSEE en 2014. Je précise par ailleurs que le projet de loi de finances prévoit de diminuer de vingt-deux le nombre de suppressions de poste : des 112 prévues initialement, elles passent à 90.

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