Il s'agit d'une question très importante.
Depuis le vote de la résolution, il se dit sur le terrain que le client est déjà pénalisable, et des personnes que nous rencontrons nous indiquent que leur chiffre d'affaires baisse. Il me semble donc primordial d'organiser des campagnes d'information.
Il est également très important que la loi soit appliquée dans toutes ses dimensions, en particulier s'agissant de l'accompagnement des personnes prostituées. En contrepartie du coup de frein – que nous espérons – à l'achat d'actes sexuels, nous devons faire valoir auprès des personnes prostituées étrangères et françaises que nous disposerons de moyens supplémentaires pour les accompagner vers une insertion. Actuellement, environ 30 % des personnes que nous accompagnons ont été contactées par notre association sur le terrain. Les autres viennent nous voir grâce au bouche à oreille. Je pense qu'elles continueront à venir nous voir. Il serait très important pour nous de développer des actions d'« aller vers » par Internet, ce qui implique une transformation de notre travail social. Nos moyens financiers sont actuellement peu élevés, mais nous sommes prêts à créer des liens par Internet. Dans le cadre d'un projet européen, des Suédois nous ont présenté des expériences de « chat » fort intéressantes. Comme le souligne la police suédoise, à partir du moment où les acheteurs peuvent trouver les personnes prostituées, les associations et la police aussi.