Intervention de Hélène de Rugy

Réunion du 6 novembre 2013 à 13h30
Commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

Hélène de Rugy, déléguée générale de l'Amicale du Nid :

Nous avons mis en place quelques dispositifs modestes à l'intention des jeunes majeurs. Parmi eux, on trouve des jeunes gens qui ont été pris en charge dans différentes structures de l'ASE mais qui s'en sont détachés. Ils se prostituent à cause d'un manque d'estime de soi, de violences sexuelles, je pense aussi aux jeunes hommes qui ont été rejetés par leur famille pour leur homosexualité. Ils n'ont plus de repère ni dans leur famille, ni dans l'ASE où ils n'ont pas trouvé de structure qui leur convienne. Souvent, ce sont des fugueurs et nous sommes convaincus qu'il leur faut un accueil spécifique. C'est pourquoi nous expérimentons depuis bientôt trois ans à Paris des appartements partagés entre trois jeunes, avec un référent et des groupes de parole. À cet âge-là, à condition d'avoir les outils qu'il faut, ils peuvent s'en sortir, et même rapidement.

Autre type de jeunes, que nous rencontrons, mais pour lesquels nous n'avons pas encore de moyen de travail, ce sont les mineurs étrangers isolés, victimes d'une traite multiforme, parce qu'ils s'adonnent souvent à la fois à la prostitution, à la mendicité et aux cambriolages. Il faudrait aussi mettre en place des dispositifs à leur intention. En urgence.

Enfin, nous rencontrons, à l'occasion de nos interventions dans les collèges et les lycées, des mineurs en situation prostitutionnelle. À l'université aussi, mais ce ne sont plus des mineurs. Il y a un gros travail à faire avec les personnels de l'éducation nationale pour leur apprendre à déceler les signaux d'alerte et à réagir rapidement.

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