Bien sûr, les instances départementales de coordination sont indispensables, madame Coutelle. Il est très important qu'elles soient présidées par le préfet, capable d'engager une véritable politique. Elles doivent rassembler le plus de partenaires possibles, comme c'est le cas dans l'Essonne, par exemple, car cela change les choses de mettre les partenaires autour de la table.
Ce qui est vrai au niveau départemental l'est aussi au niveau interministériel. Pour défendre la spécificité des CHRS, nous devons nous battre tous les jours, et c'est une tâche ingrate, contre les financeurs, notamment le ministère du logement. Nous devons sans cesse expliquer qu'il n'y a pas d'accompagnement social sans accompagnement sanitaire. Il y a aussi un manque de convergence entre les agences régionales de santé et les directions départementales de la cohésion sociale, les DDCS. Nous devons aussi batailler contre les ministères qui se défaussent de leurs compétences parce qu'elles sont transférées à un autre ministère. Ainsi, quand la lutte contre la prostitution est passée sous la tutelle du droit des femmes, on nous a expliqué que ce n'était plus à la DDCS de la financer… Nous sommes gênés aussi par le manque de cohésion et de communication au niveau national.
Dans de nombreux départements, nous travaillons très bien avec la police. Mieux nous nous coordonnons, et à condition que chacun reste à sa place, plus on aide les personnes.