Intervention de Agnès Bonneau

Réunion du 6 novembre 2013 à 13h30
Commission spéciale pour l'examen de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

Agnès Bonneau, responsable de l'établissement de Grenoble de l'Amicale du Nid :

On en parle moins, en effet. Elle semble moins courante, et aussi moins visible. Les lieux de drague, de rencontre entre gays, sont aussi des lieux de prostitution. D'où la difficulté qu'il y a à l'identifier. D'ailleurs, les personnes qui s'adonnent à ces pratiques sexuelles ne se reconnaissent pas toujours dans la prostitution, ne la nomment pas. Dès lors, l'« aller vers » ces personnes est bien différent, mais l'Amicale du Nid ne peut pas faire, faute de moyens. La prostitution des jeunes hommes passe beaucoup par les sites Internet, les sites de rencontre servant de vitrine à des sites de prostitution. Les formes sont différentes, et elles s'abritent derrière l'argument de l'orientation sexuelle, de pratiques et de liberté sexuelles. C'est une façon de cacher la réalité de la prostitution. De toute façon, le client est toujours un homme. Les transidentitaires et les travestis connaissent les mêmes difficultés que les femmes.

S'agissant des mineurs, filles ou garçons, ils ne viennent pas d'eux-mêmes à la prostitution. Souvent, ils y sont poussés par une rencontre, avec quelqu'un entre vingt-cinq et trente ans, qui se fait passer pour le petit ami alors qu'il est proxénète. On a ainsi vu en Isère trois individus organiser la prostitution d'une dizaine de jeunes filles et jeunes hommes. Il faut discuter avec les assistantes familiales et les travailleurs sociaux de l'ASE.

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