Ce qui vous a été rapporté sur les écoutes téléphoniques est tout à fait exact. Je pense à une grosse affaire que j'ai suivie, car les réseaux de criminalité organisée impliqués dans la prostitution se livrent la plupart du temps aussi au trafic de stupéfiants et à d'autres activités illégales. Il était presque amusant d'entendre les trafiquants, placés sur écoute, se plaindre de la difficulté pour eux d'opérer en Suède !
Aujourd'hui, les prostituées sont beaucoup moins nombreuses en Suède qu'au Danemark ou en Allemagne. Et les prostituées roumaines, baltes ou russes qui travaillent encore dans notre pays y sont globalement moins maltraitées qu'auparavant et que dans d'autres pays. La peur a changé de camp et la loi fait la vie difficile aux proxénètes.
Avant 1999, à la question : « Avez-vous déjà eu une relation sexuelle avec une prostituée ? », 12% des hommes suédois répondaient par l'affirmative, alors qu'ils ne sont plus que 7% aujourd'hui. La loi a donc bien eu une incidence sur le recours à la prostitution.
Vous m'interrogez sur les « joyeuses » qui seraient organisées sur des bateaux en mer Baltique. Les compagnies de bateaux entretiennent de très bonnes relations avec la police, et les bateaux ne sont que très marginalement un lieu d'exercice de la prostitution. Ceux qui souhaitent acheter du sexe doivent aller à Tallinn, en Estonie, au Danemark ou en Allemagne, ce qui leur complique la tâche. Le fantasme des parties fines sur les bateaux en Suède est probablement né du fait que les prostituées arrivent souvent dans le pays par bateau.