Intervention de Thomas Thévenoud

Séance en hémicycle du 13 novembre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Économie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Thévenoud, rapporteur spécial de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire :

Monsieur le président, monsieur le ministre de l’économie et des finances, monsieur le ministre du redressement productif, madame la ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, monsieur le président de la commission des affaires économiques, mesdames et messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, la crise a été longue : cinq années. Et pourtant, la petite flamme de la reprise est perceptible. Le bout du tunnel apparaît. J’en veux pour preuve deux premiers résultats qui se font sentir : pour la première fois depuis dix ans, les entreprises françaises ne perdent plus de parts de marché à l’international. Par ailleurs, depuis maintenant quatre mois, la courbe du chômage des jeunes s’est, pour la première fois, inversée.

Pour réussir, il faut de la persévérance, de la constance et de la volonté. Il faut donc poursuivre et amplifier nos efforts en faveur du retour de la compétitivité de notre économie. C’est le sens de cette mission budgétaire, au service du redressement de notre appareil productif.

Qu’est-ce que le redressement productif ? C’est d’abord une stratégie de résistance économique, c’est-à-dire le retour de l’État industriel.

La résistance économique, c’est la réponse que vous apportez aujourd’hui, monsieur le ministre, aux difficultés de trésorerie que connaissent un certain nombre d’entreprises de taille intermédiaire dans ce pays, en débloquant la somme de 300 millions d’euros dans le budget 2014 afin d’abonder un fonds de retournement qui leur est spécialement dédié.

Cette somme ne dégradera pas le déficit public, puisqu’il s’agit de prêts remboursables. Avec la création de ce fonds de retournement, le Gouvernement complète sa politique en faveur du redressement économique de la France.

La résistance économique, c’est également le CICE, qui doit permettre aux entreprises françaises de retrouver de l’air, de reconstituer leurs marges, et d’exporter à nouveau.

La résistance économique, ce sont les commissaires au redressement productif, qui, depuis leur création, ont accompagné plus de 1 075 de nos entreprises en difficulté et contribué à maintenir près de 140 000 emplois.

Mais le redressement de notre économie passe aussi par une politique offensive, qui accompagne l’innovation technologique à travers la création d’outils de financement et un programme d’investissement d’avenir.

La création de la Banque publique d’investissement dote enfin notre pays d’un investisseur de long terme, qui lui faisait défaut. Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé le 9 juillet dernier un programme d’investissement d’avenir s’élevant à 12 milliards d’euros. Il a vocation à déployer des actions dans différents domaines : recherche et universités, transition énergétique, rénovation thermique et ville de demain.

Dès cette année, la mission « Économie », dont j’ai l’honneur d’être le rapporteur en tant que membre de la commission des finances, porte sur des actions qui soutiendront notre recherche et notre développement, à hauteur de plus de 1,7 milliards d’euros.

La compétitivité de notre pays ne passe pas uniquement par cela. Elle doit aussi passer par un approvisionnement énergétique sûr, le moins onéreux et le plus respectueux de l’environnement possible. Dans ce domaine comme dans d’autres, il ne faut pas hésiter à engager les débats qui s’imposent. La France ne peut pas être à l’écart de la grande révolution énergétique qui se profile.

Les champions français sont engagés, dans le monde entier, dans une démarche de transition énergétique. Il ne peut y avoir de débats interdits en la matière.

Enfin, le redressement de la compétitivité française passe par notre politique de change. Là aussi, il ne doit pas y avoir de débats interdits. Il n’y a pas de honte à utiliser la monnaie européenne unique que nous avons voulue, avec nos partenaires allemands, pour reconstituer notre compétitivité.

Le ministre du redressement productif a affirmé, en commission élargie, qu’une baisse de 10 % de notre monnaie pourrait entraîner la création 150 000 emplois dans notre pays, notamment dans le secteur industriel.

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