La BPI ne fait pas de retournement direct. Étant l’un des tuteurs de la BPI, je connais parfaitement les conditions dans lesquelles nous avons fait le choix de positionner la BPI.
Du reste, certains d’entre vous s’en étaient inquiétés : « Attention, c’est un futur Crédit lyonnais ! » D’où la décision que nous avons prise avec la BPI : la Banque publique d’investissement n’interviendrait pas en direct dans le retournement. La BPI apporte des capitaux dans des fonds de retournement qui unifient capitaux privés et capitaux publics et mutualisent le risque sur plusieurs dossiers.
C’est la raison pour laquelle je suis en mesure de vous annoncer que, pour accompagner ces mesures de résistance économique – et cela ne nécessite pas votre autorisation, puisque vous l’avez donnée en approuvant sa création – que la BPI va placer 170 millions dans les fonds de retournement qui ont déjà dû faire face à plusieurs sinistres, afin de les recharger en capitaux, de manière à ce que capitaux privés et capitaux publics puissent être utilisés conjointement face aux situations de retournement.
Or cette décision intéresse des entreprises de moins de quatre cents salariés. Il n’est pas rare que mon cabinet téléphone à tel fonds de retournement pour lui suggérer d’intervenir dans tel dossier, dans tel département, afin de venir en aide à une entreprise de cent cinquante, deux cents ou trois cents salariés, qui ne relève pas du CIRI, mais de solutions de terrain imaginées par les acteurs, avec le préfet et le commissaire au redressement productif. Ce faisant, la BPI participe de façon complémentaire à l’effort national de résistance économique, parallèlement au dispositif que nous vous soumettons ce soir.