Intervention de Xavier Bertrand

Séance en hémicycle du 17 juillet 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Heures supplémentaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Bertrand :

Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé de redressement dans la justice. Comment peut-il y avoir redressement du pays lorsque l'on met à mal la compétitivité des entreprises et que l'on s'en prend au pouvoir d'achat des classes moyennes ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Vous avez dit ici même que les classes moyennes seraient épargnées. Comment avez-vous pu dire cela alors que vous vous en prenez au pouvoir d'achat des ouvriers, des employés et des enseignants qui font des heures supplémentaires et prennent vos mesures de plein fouet ? (Mêmes mouvements.)

Pendant la campagne électorale, vous avez affirmé que le principe des heures supplémentaires et leur défiscalisation seraient maintenus dans les entreprises de moins de vingt salariés. Mensonge !

Comment, en outre, avez-vous pu imaginer un dispositif aussi scandaleux que la rétroactivité ? Sous la pression de l'opposition, vous avez dû faire marche arrière alors que vous vouliez enlever le bénéfice des heures supplémentaires déjà travaillées aux neuf millions de salariés concernés ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Comment avez-vous pu céder au diktat de la CGT qui demandait la tête des heures supplémentaires depuis de nombreuses années, au mépris de ces neufs millions de salariés ? Comment pouvez-vous opposer en permanence celles et ceux qui n'ont pas d'emploi avec celles et ceux qui effectuent des heures supplémentaires ? (Exclamations et protestations sur les bancs du groupe SRC.) Ils ne volent ni ne prennent le travail de personne ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Ils travaillent parce que les carnets de commandes se remplissent ; ils symbolisent la valeur travail et vous leur faites les poches pour financer les mesures de votre paquet fiscal. (Mêmes mouvements sur les bancs du groupe UMP.) Vous parlez de justice, mais ce que voient ces neuf millions de salariés, c'est l'injustice !

Monsieur le Premier ministre, quand renoncerez-vous à l'idéologie ? Quand entendrez-vous le message de ceux qui portent la valeur travail ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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