L'allongement de la durée de cotisation, qui doit permettre de financer notre système par répartition, constitue le coeur de votre projet de loi. Après l'avoir ardemment combattue, vous validez la réforme Fillon de 2003, mais votre choix ne nous semble pas répondre de façon adaptée au déficit de notre système de retraites. Jouer uniquement sur la durée de cotisation est une mesure non seulement insuffisante, mais injuste pour les retraités, dont elle obère le pouvoir d'achat, peu lisible pour les assurés et malhonnête pour les jeunes générations.
Si la durée de cotisation passe à quarante-trois ans, le salarié qui a commencé à travailler à vingt-trois ans ne pourra partir qu'à soixante-six ans pour bénéficier d'une retraite complète, alors que l'âge légal sera resté à soixante-deux ans. Nous sommes face à une hypocrisie, puisque certains Français risquent de partir en retraite dès cet âge-là, avec une décote et donc une baisse significative du niveau de leur pension.
C'est également choisir l'option la moins efficace financièrement. À l'horizon 2030, le scénario privilégié par le Gouvernement évoque une économie de 2,7 milliards d'euros. L'augmentation, ne serait-ce que d'un an, de l'âge légal de départ à la retraite, qui passerait à soixante-trois ans pour la génération 1962, permettrait selon la DREES une économie de 3,6 milliards d'euros pour le régime général et de 5,3 milliards d'euros, tous régimes confondus. Nous demandons donc la suppression de l'article 2.