Nous n'avons pas la même conception de la réforme que vous. Nous sommes notamment opposés au report brutal de l'âge légal à soixante-cinq ans, qui conduirait quelqu'un qui a commencé à travailler à dix-huit ans à devoir travailler pendant quarante-sept ans.
Nous pensons qu'agir sur la durée de cotisation et le nombre d'annuités est une mesure plus juste, d'autant que la règle des quarante-trois annuités ne s'appliquera pas forcément mécaniquement. La deuxième partie du projet de loi comporte en effet de nombreux mécanismes destinés aux étudiants, à ceux qui ont travaillé à temps partiel ou exercé de « petits boulots », qui ont connu le chômage ou les congés de maternité, pour leur permettre d'accumuler des trimestres et de ne pas attendre soixante-dix ans pour partir en retraite, ainsi que vous tentez de le faire croire pour les effrayer.
Nous pensons aussi que les gens qui ont commencé à travailler un peu plus tard peuvent travailler un peu plus longtemps.
Notre projet est par ailleurs très lisible. L'augmentation de la durée de cotisation prendra effet à partir de 2020 et se poursuivra jusqu'en 2035, à raison d'un trimestre tous les trois ans. Les mesures d'accompagnement permettront d'éviter les effets que vous décrivez.
Plutôt que d'imposer à tous de partir en retraite à soixante-cinq ans, nous optons pour un système qui, dans la limite de l'âge légal fixé à soixante-deux ans, sauf pénibilité, permette à chacun de choisir le moment de son départ. Notre formule à l'avantage d'être plus souple que la vôtre. Avis défavorable.