Monsieur le président et rapporteur, je vous félicite pour la qualité de ce rapport réalisé dans l'urgence, qui nous permet de débattre de notre politique vis-à-vis des étudiants étrangers et de nos échanges avec le reste du monde.
Nous avions déjà eu l'occasion d'aborder ce thème lors de la discussion de la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, et nous avions dénoncé la perte d'attractivité de nos universités pour les étudiants étrangers. L'accueil des étudiants étrangers et la mobilité étudiante sont essentiels, non seulement parce qu'ils sont facteurs de rayonnement et d'influence, mais aussi parce que ces étudiants deviendront par la suite des partenaires et des ambassadeurs de notre culture.
Il paraît dès lors inévitable et logique de réunir au sein d'un même organisme, Campus France, les moyens, stratégies et compétences permettant de définir une politique claire et efficace comme cela peut se faire au Royaume Uni ou aux États-Unis. Les chiffres sont très encourageants. La France se place au troisième rang en ce qui concerne l'accueil des étudiants étrangers, même si elle demeure loin derrière les États-Unis et le Royaume Uni selon les chiffres fournis par l'Unesco.
Comme cela ressort du rapport, la mise en place de ce jeune organisme, qui résulte de la fusion entre l'association Égide, le groupement d'intérêt public (GIP) Campus France et le service des activités internationales du Centre national des oeuvres universitaires (Cnous), a été difficile et progressive. Pour autant, nous avons observé en 2013 une certaine stabilisation, qui laisse bien augurer de l'avenir.
La valorisation et la promotion de notre système d'enseignement supérieur à l'étranger se font via le site web de Campus France, au travers de 60 sites web locaux, de plus de 900 fiches en ligne sur les formations, et via des publications à l'occasion de salons étudiants. Les taux de satisfaction sont inscrits dans le COM, ce qui nous permettra de suivre leur évolution.
On le voit, d'importantes opportunités sont offertes à Campus France pour renforcer notre influence et notre attractivité. Reste que vous avez formulé, à travers ce rapport, un certain nombre d'interrogations.
Outre le problème de la formation des agents de Campus France qui nécessiterait d'être renforcée, le plus inquiétant demeure le manque de visibilité à l'international. Il me paraît donc inévitable d'intervenir sur ce point, pour ne pas contrarier les efforts engagés – aussi bien par l'organisme lui-même que par la loi sur l'enseignement supérieur. J'espère que l'intensification des participations des universités aux manifestations organisées par Campus France et la formation de partenariats bilatéraux de qualité entre les universités étrangères et nos doctorants, inscrits dans le COM, permettront d'y remédier.
Mais l'accueil et l'accompagnement des étudiants constituent un autre point faible du dispositif français. Il conviendrait d'améliorer la gestion des étudiants boursiers, de nouer des collaborations étroites avec les collectivités – je pense notamment aux conseils régionaux – et de développer des points d'accueil au sein des universités.
Enfin, j'ai été surpris, à la lecture du COM, par l'objectif de réduction des frais de gestion des dossiers de bourses. L'opérateur ne disposant que de ce financement pour ses ressources propres, cette réduction entraînerait leur diminution. Cela montre bien que Campus France souffre d'un manque de visibilité à long terme, et dispose de marges de manoeuvre réduites. Il faudra sûrement trouver, à l'avenir, des solutions pour lui permettre d'accroître ses fonds propres. Vous suggérez, par exemple, dans votre rapport, de développer les conventions de bourses avec les gouvernements étrangers, ou encore de faire appel au mécénat, malgré les problèmes juridiques que cela pourrait éventuellement poser.
Pour autant, le contrat d'objectifs et de moyens de Campus France a le mérite de pointer les directions à prendre pour améliorer la gestion et accroître l'efficacité du nouvel opérateur. Comme vous nous y avez invités, nous le soutiendrons.