Sur la qualité et le niveau de résultats de Goodyear et sa situation financière, j'ai fait état des chiffres officiels, ceux qui figurent sur le site du groupe et ont été présentés aux actionnaires. Les fondamentaux de Goodyear sont bons, et même très bons ; le groupe fait des bénéfices élevés. Je vous engage à prendre connaissance des communiqués de presse de Goodyear, de l'ensemble des documents qu'il publie et des déclarations de son président. Vous n'en trouverez pas qui fasse état d'éléments négatifs ; en particulier, le groupe n'évoque jamais un endettement qui le priverait de la capacité d'investir. Mais, quand un groupe décide de fermer un site car il peut produire des pneumatiques dans un autre de ses établissements – on l'a vu avec Continental –, il se livre à certaines manoeuvres pour mettre ce site en difficulté, comme j'ai essayé de le montrer. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé pendant toute cette phase de négociation, mais il ne faut pas oublier l'essentiel, le fait que Goodyear a décidé de sacrifier l'usine d'Amiens-Nord. Les salariés auraient-ils dû faire davantage de concessions, doivent-ils toujours être les perdants de ces négociations alors que Goodyear, troisième groupe mondial dans ce secteur, est bien positionné sur un marché en phase de reprise ? Lisez les déclarations du président de Goodyear : elles diffèrent de celles des dirigeants français du groupe, et cette dissonance ne laisse pas d'interroger.