Étant président de CCE dans mon groupe, j'ai de plus en plus souvent l'occasion de négocier avec les syndicats, particulièrement depuis cinq ans, qu'il s'agisse de parité, de stress ou de pénibilité.
Les syndicats eux-mêmes se demandent si l'avalanche des textes règle les problèmes. Quelle que soit la législation, un groupe qui passe une annonce pour embaucher un technicien du caoutchouc reçoit 95 % de réponses masculines. Il est plus facile de pratiquer l'égalité entre les sexes dans les services de comptabilité, d'informatique ou d'achats. On ne peut pas reprocher aux femmes de ne pas avoir envie de faire de la mécanique. Chacun est libre de choisir son métier.
J'ai également signé des accords sur le stress au travail, qui avaient nécessité qu'on fasse longuement appel à des psychologues. La négociation sur la pénibilité n'a pas été plus simple. Or le plus urgent, pour une société, est d'assurer sa pérennité. Le client qui propose un marché est un donneur d'ordre, qui, généralement, fixe son prix. Si, compte tenu des conditions de travail et de rémunération françaises, on peut répondre à sa demande, on fait acte de patriotisme. Dans le cas inverse, il faut bien se tourner vers l'Espagne où le salaire horaire est de dix-huit euros, vers la Pologne, où il est de cinq euros et demi, ou vers la Tunisie, où il tombe à un euro vingt, alors qu'il est de vingt-huit euros chez nous.