Sur le premier point, je ne dispose pas d'éléments plus précis que ceux que j'ai fournis dans mon intervention liminaire. On sait que l'évolution des pratiques prostitutionnelles a un effet sur la santé ou sur l'accès à certains services publics. Selon les études dont nous disposons, les personnes que l'on contacte sur Internet se voient par exemple demander des rapports sexuels non protégés, ce qui présente un risque pour leur santé. Toutefois, je demeure très prudente au sujet des données comme de leur analyse : il est possible de déceler des orientations, mais l'obtention de statistiques très précises est par définition aléatoire s'agissant de populations qui ne se laissent pas appréhender de façon officielle.
Quant à la demande d'aidants sexuels – car telle est bien l'expression consacrée –, elle est diversement appréciée par les associations représentant les personnes en situation de handicap et par ces personnes elles-mêmes. Sans écarter cette préoccupation – car le droit à une vie sexuelle épanouissante fait partie de la vie, et il est vrai que certains handicaps privent de cette dimension de la vie les personnes qui en sont porteuses –, nous restons prudents, car nous ne devons pas ouvrir la porte à la prostitution. On voit bien comment l'on peut passer de la notion d'aidant sexuel à celle d'un soutien sexuel tarifé. Voilà pourquoi, même si des discussions ont lieu, nous ne nous sommes pas engagés dans cette voie.