Permettez-moi, monsieur le professeur Houssin, de vous remercier pour votre présentation.
En premier lieu, j'aimerais savoir quelles relations vous entendez nouer que avec les différents organismes de sécurité sanitaire au sein de l'Union européenne – voire au-delà, avec les pays membres de l'Association européenne de libre-échange. En effet, nous avons pu constater, au moment du scandale de la viande de cheval, que la coordination entre les différentes agences de sécurité sanitaire de chaque pays gagnerait à être améliorée. En effet, après les scandales et les crises liées à la vache folle, à la bactérie escherichia coli, à la grippe porcine et à la viande de cheval, nous nous sommes rendus compte que les pays concernés n'avaient pas forcément de politique commune de sécurité sanitaire.
Tout en étant consciente que ce qui se règle au niveau européen n'est pas uniquement dans les mains d'organismes français, il me semblerait intéressant de connaître votre opinion sur l'action que l'ANSES pourrait mener auprès des instances communautaires et de nos partenaires européens.
Dès sa création, l'ANSES s'est autosaisie de la question des impacts, sur la santé des travailleurs agricoles, des expositions aux pesticides. Il s'agissait de caractériser les expositions à risque afin de proposer des actions de réduction des expositions. Par ailleurs, l'Agence a lancé une évaluation de l'efficacité des équipements de protection individuelle portés par les travailleurs, afin de proposer des améliorations dans ses recommandations en la matière.
Pour le groupe RRDP, il importe d'avoir toujours en mémoire que la production de protéines animales est fortement coûteuse en énergie et en eau. Culture ou élevage, il vaut mieux privilégier des filières de qualité et des circuits de distribution courts. Quel est votre avis sur ce sujet ?
Nous estimons qu'il faut mettre en place des politiques agricoles françaises et européennes qui continuent d'assurer la sécurité alimentaire des pays de l'Union. Cela implique non seulement de continuer à aider et à protéger le secteur, mais aussi de rééquilibrer les mesures prises en faveur des petites et moyennes exploitations de polyculture fruitière ou d'élevage.
Je suis élue d'un département rural, le Lot, où les relations qu'entretiennent les agriculteurs face aux agents de l'ANSES sont parfois conflictuelles, notamment parce que les activités agricoles peuvent entrer en opposition avec des recommandations qui émanent de l'ANSES. Selon vous, quelles relations l'Agence devrait entretenir avec nos agriculteurs, afin que chacun puisse faire convenablement son travail, tout en évitant soigneusement les conflits ? Comment faire en sorte que nos agriculteurs et l'Agence se comprennent mieux ?
En outre, mon groupe plaide pour la création d'une Agence européenne de la recherche agricole et de la pêche, chargée notamment de diffuser annuellement un dossier sur les meilleures pratiques des agriculteurs et des pêcheurs. Pour nous, l'agriculture française intégrée au projet d'Union européenne doit devenir un vecteur de protection et d'aménagement d'un environnement qui est trop souvent fragilisé, et un secteur exemplaire en matière de protection de la santé humaine et animale.
J'aurais enfin voulu connaître votre avis sur le renforcement des contrôles de production au niveau sanitaire et social. Que prévoyez-vous de mettre en place ou de développer, compte tenu des moyens logistiques et financiers qui vous seront alloués ?