Les différentes auditions que j'ai pu mener en tant que rapporteur de la branche accidents du travail et maladies professionnelles, dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2014, ont révélé l'émergence de nouveaux risques, liés notamment au travail : nanotechnologies, champs électromagnétiques, etc.
L'ANSES est l'une des principales institutions chargées de pister, d'étudier, d'évaluer ces nouveaux risques. Voilà pourquoi je déplore qu'elle soit si souvent soumise à la critique. Le dernier exemple en date est le suivant : le rapport synthétisant plusieurs études consacrées à l'influence des ondes électromagnétiques sur la santé humaine, que l'Agence a publiée il y a un mois environ, a fait l'objet d'attaques plus ou moins sévères de la part de plusieurs associations. L'Agence serait en retard, par exemple, sur la question de la 4 G. Pire : son rapport serait « politique ».
L'Agence doit traiter de questions très sensibles – OGM, pesticides, etc. – et à chaque fois, c'est l'indépendance de l'expertise scientifique qui est pointée du doigt. M. Mortureux, son directeur général, que notre commission a auditionné en juin dernier, nous a parlé des efforts considérables mis en oeuvre par l'Agence pour renforcer son indépendance. Vous qui allez fixer les orientations générales de l'Agence et qui interviendrez dans la fixation des règles de déontologie, quel regard portez-vous sur ces critiques récurrentes ? Et que comptez-vous faire pour rétablir un lien de confiance avec le citoyen ?