Intervention de Hélène Conway-Mouret

Séance en hémicycle du 19 novembre 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Alternatives à l'enseignement homologué à l'étranger

Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée chargée des Français de l’étranger :

Je vous remercie, madame la députée, pour votre question. Vous m’interrogez sur le plan d’action mis en place pour l’avenir de l’enseignement français à l’étranger, notamment sur les alternatives à notre offre d’enseignement homologué, c’est-à-dire l’enseignement dispensé dans les lycées français de l’étranger. Ce sujet, que vous avez raison d’aborder, intéresse au plus haut degré nos compatriotes expatriés.

La demande d’enseignement en français et du français ne cesse de croître dans le monde. Elle émane, certes, de Français établis à l’étranger, toujours plus nombreux, mais aussi de publics étrangers, soucieux de donner une éducation internationale à leurs enfants. Nous pouvons être fiers : l’enseignement français est plébiscité hors de nos frontières.

Nous nous devons, bien sûr, de répondre au mieux à cette demande. Pour ce faire, il nous fallait compléter notre offre éducative. C’est pour cela que j’ai lancé une réflexion l’an dernier, à laquelle la représentation nationale a été associée, pour repenser globalement notre offre d’enseignement. J’ai présenté en conseil des ministres le 28 août dernier, trois pistes pour aller dans ce sens.

En priorité, cette diversification passera par le développement de filières francophones bilingues implantées dans les systèmes d’éducation nationaux, dont la qualité sera reconnue par le label FrancEducation. Nous travaillons actuellement à augmenter dès la rentrée 2014 le nombre d’établissements labellisés. À cet effet, les critères d’attribution du label seront assouplis.

Deuxième piste, renforcer et valoriser l’offre du CNED. Nous avons en France la chance d’avoir un opérateur qui propose une scolarisation à distance. À cet égard, madame la députée, votre circonscription a été pilote, puisque le CNED a expérimenté au Royaume-Uni une nouvelle offre pédagogique, hybride, de scolarité complémentaire, concentrée sur trois disciplines. Ce dispositif, qui a été étendu au mois de septembre dernier à l’ensemble du monde, apporte une réponse sur deux plans : d’abord, une réponse aux besoins de nombreux élèves français de l’étranger ne pouvant, souvent en raison de leur éloignement, s’inscrire dans un établissement homologué ; ensuite, une réponse aux étrangers souhaitant avoir accès à un enseignement en français en complément de leur scolarité dans un établissement local. Puisque vous avez évoqué la condition des cinquante kilomètres, je précise qu’il n’était pas impossible à ceux qui ne la remplissaient pas de s’inscrire, mais il fallait en demander l’autorisation aux services culturels ; cet obstacle est désormais levé.

Enfin, pour un grand nombre de familles binationales installées à l’étranger, le français est plus qu’une langue d’apprentissage : c’est aussi un vecteur d’identité culturelle. C’est pourquoi, nous comptons sur la mobilisation des familles pour que les enfants puissent aussi parler français dans le cadre d’activités extrascolaires. Ce sont les programmes FLAM, que vous avez mentionnés. Je peux vous confirmer que le caractère systématique de la dégressivité de la subvention de l’AEFE sera revu. Les moyens du programme FLAM seront ainsi renforcés.

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