Monsieur le ministre de l’agriculture, entre juillet et septembre 2013, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 3,7 % dans le Jura, plaçant, hélas, notre département en situation d’être le plus impacté par l’évolution du chômage en Franche-Comté. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A inscrits à Pôle emploi progressait, en France, de 1,9 %. Les jeunes sont particulièrement touchés par cette situation. Sur le bassin de Dole, entre juillet 2012 et juillet 2013, le nombre de jeunes de moins de vingt-cinq ans à la recherche d’un emploi a augmenté de près de 11 %.
Plus grave, la dégradation touche de plein fouet les niveaux IV et III, c’est-à-dire les jeunes qui ont une certaine qualification. Les emplois d’avenir permettront, bien sûr, à quelques-uns d’entre eux de trouver des solutions précaires. Les missions locales accomplissent cependant un travail formidable, ce dont je tiens à féliciter leurs présidents et leurs services. Concernant la mission Dole-Revermont, 125 emplois ont été signés alors que l’objectif était de 121 à la fin de l’année. Il s’agit donc d’un beau résultat.
Je précise, sur ce point, que 19 % des contrats ont été signés dans un secteur marchand et 61 % l’ont été en dehors des collectivités, ce qui est un signe très positif pour d’autres secteurs. Dans notre pays toutefois, neuf contrats sur dix sont généralement signés dans un secteur non marchand et un seul jeune sur deux bénéficie d’un contrat de plus d’un an. Les zones urbaines sont en retard sur les zones rurales et, comme nous le constatons dans notre région, le résultat est peu brillant dans les quartiers sensibles de nos villes.
Les emplois d’avenir ne sont donc qu’un pansement sur une jambe de bois, mais à quel prix : 1,2 milliard d’euros étant à la charge du budget de l’État, cette politique est donc financée au détriment des dispositifs bien moins visibles, mais ô combien plus efficaces. J’en veux pour preuve la baisse, à hauteur de 550 millions d’euros, de l’aide à l’apprentissage. L’inflexion du chômage tant promise par le Président Hollande n’est pas au rendez-vous et il n’est même pas sûr qu’elle le soit dans les mois à venir. Si tel était toutefois le cas, ce ne serait que très éphémère, comme ce fut le cas, hier, des emplois jeunes de Lionel Jospin.
Il est temps de mettre enfin en place une politique favorisant le retour à la croissance – le rôle de l’État serait alors de mettre en oeuvre les conditions de cette création à travers un outil de formation enfin efficace – une politique facilitant la vie des entreprises grâce à la réduction de leurs taxes et de leurs charges et grâce à l’assouplissement du marché de l’emploi. Ce n’est, en effet, pas l’administration qui créera des emplois pour les jeunes, mais nos entreprises.
Quelles mesures le Gouvernement entend-il mettre en oeuvre pour régler durablement le problème de l’emploi des jeunes en France et tout spécialement sur le bassin d’emploi de Dole ?