Monsieur le ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, nous sommes à la veille de décisions importantes concernant les contrats de plan 2014-2020, et je suis très inquiet quant à votre volonté réelle d’aboutir à la finalisation de projets sur lesquels l’État s’était pourtant engagé précisément. Je veux parler bien sûr de la RN 88, dans l’Aveyron, sujet qui recouvre trois aspects – et je suis heureux que vous soyez présent, monsieur le ministre, car c’est bien de développement durable dont il est ici question.
Le premier aspect, par ordre de priorités, concerne l’avancement des travaux sur la rocade de Rodez, dont la finalisation n’a pas avancée d’un mètre depuis le changement de majorité municipale et communautaire en 2008. La charte d’itinéraire de développement durable, signée par l’État et le syndicat mixte de la RN 88 en mars 2007, qui représentait toutes les régions et tous les départements concernés par le tracé, entérinait sa transformation en boulevard urbain à deux fois deux voies. Depuis, le silence sur ce sujet est assourdissant alors que les Ruthénois souffrent au quotidien d’une véritable thrombose en matière de circulation routière, devenue insupportable.
Le deuxième aspect concerne l’aménagement de la section située entre Rodez et Séverac-le-Château, à la jonction de l’A75. M. Cuvillier avait évoqué un aménagement réduit et moins coûteux. Vous comprendrez que cette formulation suscite de très fortes inquiétudes de ma part et chez toute la population, non seulement les Aveyronnais mais aussi tous ceux qui sont desservis par cet axe reliant Toulouse à Lyon. Je rappelle que cette section est tristement célèbre pour être l’une des plus accidentogènes de Midi-Pyrénées, région que vous connaissez bien, et que le retard des travaux isole de plus en plus Rodez de l’A75, dont l’accès est évidemment une condition essentielle à son développement économique.
Enfin, je veux parler de l’avenir. Certes, le grand contournement de Rodez, qui était également inscrit dans la charte, peut s’envisager à plus long terme, notamment quand la liaison Rodez-Séverac sera terminée, mais je ne peux admettre que, lors de ma précédente question, le 23 avril dernier, le ministre des transports ait affirmé que des études, au demeurant très mystérieuses puisque personne n’en a connaissance, auraient qualifié ce contournement d’inutile alors que les études ont évidemment dit exactement l’inverse. C’est une affirmation très grave sur laquelle je vous demande de revenir pour empêcher une urbanisation anarchique qui ne manquera pas d’intervenir sur le tracé du contournement après de telles déclarations pour le moins hasardeuses.