Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 19 novembre 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'enseignement du portugais

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Ma question s’adressait à M. le ministre de l’éducation nationale.

Une inflexion de la politique de la France dans le domaine de la coopération éducative et linguistique avec le Portugal et dans la redynamisation de l’apprentissage de la langue portugaise sur notre territoire national a été initiée au cours des derniers mois.

Cette nouvelle stratégie de coopération fait suite à une décennie où les gouvernements précédents, de droite, n’ont malheureusement eu de cesse que de réduire les crédits alloués à la coopération linguistique et éducative entre la France et le Portugal.

Au-delà du nécessaire renforcement de nos moyens de coopération éducative et linguistique au Portugal, il convient de renforcer notre politique de l’apprentissage du portugais sur notre territoire national dans un objectif très important de réciprocité.

En 2010-2011, plus de 31 500 élèves apprenaient le portugais dans notre pays, 14 600 dans le premier degré et 16 900 dans le second degré. Après une forte décrue dans les années 1990, on note une progression régulière depuis 2001 d’environ 5 % par an en moyenne.

En revanche, et c’est là que le bât blesse, le corps des enseignants de portugais est en diminution constante. Entre 1998 et 2011, le nombre de professeurs est passé de 338 à 254 professeurs – 50 agrégés, 151 certifiés, 3 adjoints d’enseignement et 50 contractuels vacataires – soit une diminution de 25 % du nombre d’enseignants de portugais en douze ans.

Autre signe très inquiétant : aucun poste pour la langue portugaise n’avait été ouvert au concours du CAPES et de l’agrégation en 2011, 2012 et 2013, alors que 20 % des enseignants de langue portugaise en France sont non titulaires.

Cette non-ouverture de postes aux concours de recrutement influe très négativement sur le développement des études luso-brésiliennes dans l’enseignement supérieur par le non-renouvellement de certains emplois.

Dans une réponse à un courrier que je lui avais adressé le 25 septembre 2012, le ministre de l’éducation nationale faisait état de l’impossibilité d’ouvrir des postes au CAPES de portugais pour le concours 2013, en raison des orientations prises par le précédent gouvernement.

Il me précisait néanmoins que, pour l’année 2014, le recrutement d’enseignants de portugais ferait l’objet d’une analyse particulièrement attentive. Or comme en 2013, seuls des postes au concours réservé sont proposés. Cette première réponse est insuffisante pour rattraper le retard de ces dernières années. Aussi, je réitère ma question : des mesures sont-elles envisagées pour ouvrir de nouveau des postes au CAPES de portugais en 2014 ?

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