Intervention de Alain Vidalies

Séance en hémicycle du 19 novembre 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'enseignement du portugais

Alain Vidalies, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le député Cherki, le ministre de l’éducation nationale regrette de ne pouvoir être présent parmi nous ce matin, étant retenu au Sénat, et il m’a chargé de vous transmettre les éléments suivants.

Comme vous le soulignez, l’approche purement comptable qui fut celle du précédent gouvernement a dégradé notre école : entre 2007 et 2012, l’ancienne majorité a supprimé près de 80 000 postes dans l’éducation nationale. Les crédits alloués à la coopération linguistique et éducative entre les pays n’ont pas été épargnés.

C’est pourquoi le Président de la République s’est engagé à refonder notre école et à recréer sur cinq ans 60 000 postes d’enseignants et de personnels éducatifs, médico-sociaux, administratifs et techniques qui sont indispensables à la réussite des élèves.

Il s’agit aussi d’engager une réflexion plus globale sur l’enseignement et l’attractivité des langues étrangères.

À ce titre, il faut rappeler que le portugais, l’une des grandes langues de la mondialisation, est parlé par plus de 250 millions de personnes dans le monde.

Le ministre de l’éducation nationale a pleinement conscience que la qualité de l’offre éducative proposée a un effet d’entraînement important pour la mobilisation et l’attrait des futurs élèves pour cette discipline.

En 2013, les professeurs de portugais représentent 215,97 équivalents temps plein, soit 234 enseignants. Nous constatons toutefois qu’une part importante de ces enseignants n’effectue pas de service complet : les surnombres représentent plus de 11 % de l’effectif total.

En conséquence, le ministre de l’éducation nationale a fait le choix de ne pas ouvrir de poste au concours externe en 2014 afin d’ajuster le ratio du nombre d’élèves par enseignant.

Toutefois, en vue de résorber l’emploi précaire des enseignants contractuels, le ministre de l’éducation nationale a souhaité que celles et ceux qui enseignent le portugais à nos élèves puissent bénéficier des recrutements par la voie de concours réservés, offrant ainsi des perspectives de titularisation. Cinq postes seront proposés au concours réservé de 2014.

Dans ce contexte, l’enjeu réside davantage dans la valorisation de l’enseignement du portugais que dans la création de nouveaux postes d’enseignant. Cela implique un travail de longue haleine s’inscrivant dans la durée afin d’encourager davantage d’élèves à suivre cet apprentissage.

Il faut signaler, à cet égard, le développement continu des dispositifs d’enseignement renforcé de la langue portugaise : les classes de sixième bilangues qui proposent l’enseignement du portugais et de l’anglais dès l’entrée au collège ; les sections européennes de portugais qui ont un enseignement renforcé de la langue à partir de la quatrième et une matière partiellement enseignée en portugais à partir de la classe de seconde ; et enfin l’enseignement d’excellence dispensé dans les vingt sections internationales de langue portugaise.

Soyez assuré, monsieur Cherki, de la détermination de M. Vincent Peillon à encourager, par ces différents moyens, l’attrait de l’enseignement du portugais pour nos élèves et leurs familles. Si, comme nous le souhaitons, cette demande se révèle rapidement croissante, les ajustements nécessaires pourront être effectués dès la rentrée 2015.

À cette fin, le ministre demandera aux recteurs d’académie d’accorder une attention particulière au développement du portugais dans l’élaboration de la carte des langues vivantes dans leurs académies.

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