Lorsque nous avons parlé ensemble, vous m’avez dit – vous l’avez répété il y a quelques instants – que vous étiez inquiet de ce climat de haine qui prospère et pourrait prospérer si nous n’y prenons pas garde et si, par notre exigence républicaine, nous ne faisions pas encore plus preuve de vigilance. J’ai partagé cette inquiétude, monsieur Benrard Reynès, au-delà de ce que sont nos sensibilités politiques.
Vous avez d’ailleurs eu la courtoisie de dire que nous étions, dirons-nous, des concurrents politiques – je ne dirais même pas des adversaires. Dans une démocratie et une République, il est important de le rappeler.
J’imagine ce que vous avez ressenti ce jour-là, de même que ceux qui étaient à vos côtés, vos concitoyens. Un maire qui, dans l’exercice de ses fonctions, se recueille devant le monument en hommage à ceux qui ont donné leur vie pour le pays participe à un moment de ferveur et de rassemblement national. Et c’est à cet instant-là que vous êtes atteint par un coup de couteau ! C’est donc un symbole qui a été attaqué.
Je ne sais pas si celui qui a commis cet acte était ou non un militant politique mais il pouvait être inspiré par un climat de haine. Il relève de la responsabilité de chacun et de chacune d’entre nous de tout faire faire pour que cette spirale prenne fin.
Heureusement, l’immense majorité de nos concitoyens ne partage pas un tel état d’esprit. Vous qui êtes un maire – et il y en a d’autres dans cet hémicycle, et il y en aura encore plus tout à l’heure au Congrès des maires de France…