Monsieur le Premier ministre, le débat fiscal est aujourd’hui au centre du débat politique, et c’est tant mieux. Devant la passion, les caricatures, les exagérations et les corporatismes, deux attitudes sont possibles : ou bien tendre le dos en attendant la prochaine loi de finances, ou bien affronter le débat. C’est à cette seconde option que vous nous invitez.
L’urgence, à notre arrivée, c’était de combler les déficits, de retrouver notre souveraineté par rapport aux marchés financiers et à nos partenaires européens, mais aussi de redresser les comptes publics et de redonner de la compétitivité à notre appareil productif. Ce fut le sens des dix-huit mois qui viennent de s’écouler : nous avons demandé un effort aux Français, que nous avons voulu le plus juste possible, mais qui trouve aujourd’hui ses limites, et nous avons aussi – ce qui n’a pas été suffisamment dit – réalisé des économies budgétaires jusque-là inégalées.