Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 19 octobre 2012 à 21h30
, amendement 725

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

Vous ne l'avez pas dit lors de la présentation de la mesure au Parlement et pas davantage pendant la campagne électorale.

Et puis il y a une deuxième conséquence que vous n'avez pas dite non plus aux Français. Puisque vous avez voulu que nous débattions de ce sujet, c'est le moment de les éclairer. Il n'y a plus d'enjeux électoraux, les élections sont passées. Il faut dire les choses clairement à l'opinion.

Cette mesure qui s'assimile à une mini-dévaluation compétitive – sur ce point, nous sommes d'accord – suppose une condition pour réussir, comme toute dévaluation : c'est le gel des salaires et des pensions. Car en l'absence de gel des salaires et des pensions, la pression inflationniste, si faible soit-elle, s'exerce, ce qui conduit les salariés à demander le maintien de leur pouvoir d'achat – et vous étiez les tenants d'une politique du pouvoir d'achat. Dès lors que les prix augmentent et que le pouvoir d'achat est maintenu, les salaires augmentent dans des proportions qui, à due concurrence, annulent les effets de compétitivité.

Si vraiment vous pensiez qu'une telle mesure aurait permis une amélioration de la compétitivité de la France, vous auriez dû fournir aux Français deux compléments d'information absolument fondamentaux : premièrement, qu'elle n'était qu'une première étape ; deuxièmement, qu'elle devait s'accompagner d'un gel des salaires et des pensions. Ces deux éléments complémentaires, l'honnêteté commande de les énoncer. Or vous ne l'avez pas fait, ni avant les élections, ni pendant, ni même après alors qu'il n'y a plus d'enjeux électoraux.

Nous n'avons pas la même stratégie économique.

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