Monsieur le ministre, si je vous ai bien entendu, le coût du travail n'est pas un problème puisqu'on ne touchera ni à la CSG, ni à la TVA, ni aux impôts écologiques dans les prochaines semaines.
Il est vrai, monsieur Muet, que c'est le coût du travail par unité produite qu'il importe de prendre en compte. Eh bien, sachez qu'entre 2000 et 2009 il a augmenté de 20 % en France contre 7 % seulement en Allemagne. Sur la même période, les exportations françaises ont perdu dix points par rapport aux exportations allemandes. Selon l'INSEE et Eurostat, le taux de marge des entreprises françaises, qui était inférieur de trois points à celui des entreprises allemandes au début des années 1990, l'est maintenant de dix. Les chiffres sont sur la table.
Je sais bien que vous avez mis en place un outil d'innovation pour les PME. Mais le crédit d'impôt recherche, outil puissant que nous avons développé, ne suffira pas. Dans cette stratégie de long terme, vous ne ferez pas l'économie d'une baisse des charges sur les salaires, monsieur Muet. Vous pourrez faire ce que vous voulez en termes de stratégie industrielle, les autres pays progresseront vite.
Enfin, vous disiez qu'il faudrait, quoi qu'il arrive, faire en sorte qu'il y ait une pause sur les salaires. Je vous rappelle ce qui s'est passé en Allemagne lorsque la TVA a été massivement augmentée : deux tiers de cette hausse ont permis de baisser les charges sociales, un tiers a contribué à augmenter le pouvoir d'achat.