Intervention de Jacques Myard

Réunion du 30 octobre 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

La relation avec l'Algérie, depuis quarante ans, c'est « Je t'aime moi non plus. » Le problème vient de la question de la cohésion nationale. On se souvient de ce qu'avait écrit Ferhat Abbas dans son journal, à savoir qu'il avait parcouru tous les cimetières algériens et n'avait pas rencontré de nation algérienne. La nation s'est soudée dans l'expérience de la guerre, c'est à dire contre nous. C'est pourquoi les propos de la Présidente sur la mémoire et l'histoire me paraissent illusoires.

Deux phénomènes doivent être soulignés. Le premier est l'explosion démographique, avec une croissance de 2,6 % par an et un taux de chômage massif des jeunes. Le deuxième est le fait que l'islamisation de la société a déjà eu lieu. Le jour de congé est le vendredi et plus le dimanche. Nasser avait répondu à la demande des autorités algériennes qui recherchaient l'arabisation de la société en envoyant 4 000 musulmans qui ont, non pas arabisé mais islamisé la société. C'est ce que les mouvements islamistes recherchent et non la prise du pouvoir politique. C'est ce qui a conduit à la guerre civile. C'est ce qui explique que l'Algérie soit restée hors du mouvement du printemps arabe. De l'argent a aussi été distribué, l'Algérie étant effectivement une économie de rente. Cela étant, il y aura peut-être un printemps le jour où il y aura des élections libres.

Je voudrais formuler une remarque sur l'opération Serval. Il ne faut pas se faire d'illusion, les rebelles ont été approvisionnés bien après le début de l'intervention.

J'en finirai par une question : il y avait 10 millions d'habitants il y a quarante ans, il y en a 38 millions aujourd'hui, quel est le taux de croissance démographique actuel ?

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