Merci pour ce rapport, qui dit les choses en les analysant avec finesse. Mais entre le temps de l'analyse et le temps de l'expression et de la politique à conduire, il doit aussi y avoir celui de la réflexion sur les intérêts de notre pays et sur nos propres attitudes, qui ne sont pas toujours positives. Il y a eu parfois une arrogance et un ressentiment dans le discours des autorités françaises – je précise que je ne parle pas de ce Gouvernement, bien au contraire. Il faut faire attention si nous voulons un dialogue avec l'Algérie.
Peut-on ne pas considérer ce pays comme un partenaire stratégique ? Plutôt que de se demander ce qu'il devrait être, y compris pour son propre bien, il faut réfléchir à la manière dont nous en parlons. Il faut voir aussi qu'il y a une certaine prise de conscience. Certains des sujets abordés par le rapport sont également considérés comme relativement explosifs dans les cercles du pouvoir.
Je terminerai en rappelant qu'un appel d'offre a été lancé par le gouvernement algérien pour la construction et la gestion de sept CHU. L'Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP) a été sollicitée, dans l'idée que l'un d'entre eux, voire davantage, pourrait lui être confié. On se tourne donc principalement vers Paris pour reconstituer une politique hospitalo-universitaire. Cela a peut-être un sens politique – et il est positif.
Je ne vois pas comment la France pourrait faire une impasse stratégique sur de telles opportunités, sur les problèmes géostratégiques indissolubles de la relation franco-algérienne et sur les liens humains.
Tout cela doit nous inciter à développer une analyse lucide, tout en définissant des orientations politiques.