Intervention de Gilles Carrez

Réunion du 19 octobre 2012 à 14h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Carrez, président :

Monsieur le rapporteur spécial, je tiens tout d'abord à vous féliciter chaleureusement pour la qualité et la clarté de votre présentation.

Le Gouvernement a choisi de reconduire l'essentiel des actions conduites ces dernières années : financement de 400 000 contrats aidés, maisons de l'emploi, missions locales… Je m'en réjouis.

Ce budget comporte deux nouveautés majeures : l'augmentation, à laquelle je souscris, du budget de Pôle Emploi, afin qu'il y ait plus de conseillers face au public – cela passe par des embauches, mais aussi par des redéploiements ; la création des emplois d'avenir, qui, elle, constitue un véritable pari !

En 1997, j'avais choisi de créer, dans ma mairie du Perreux-sur-Marne, dix postes d'emplois-jeunes. Je ne l'ai jamais regretté : les postes avaient été définis pour que leurs titulaires puissent aller plus loin. C'est ce qui s'est passé : sur la quarantaine de personnes qui ont été concernées, un tiers est parti dans le privé, un tiers est resté, un tiers est parti ailleurs pour différentes raisons. Au même moment, l'éducation nationale embauchait une vingtaine de personnes dans ce même cadre, par exemple pour accueillir les enfants à l'école le matin, mais au bout de trois ou quatre ans, ces personnes faisaient toujours la même chose…

Bref, ce type de contrat n'est pas inutile, surtout pour aider des jeunes à traverser la passe difficile que nous connaissons. Toutefois, il faut absolument en profiter pour leur offrir une formation ; or pourra-t-on maintenir les exigences de qualité et de formation à si grande échelle ? Il s'agit tout de même de 150 000 emplois.

Je souligne enfin que la mission « Travail est emploi » est une mission très importante – 12 milliards en autorisations d'engagement, 10 milliards d'euros en crédits de paiement – et que c'est celle qui évolue le plus entre deux lois de finances : en 2009, en 2010 et en 2011, nous avons dû abonder son budget de façon très importante – des centaines de millions – en cours d'année, notamment au titre des contrats aidés. À l'époque, une partie des économies faites sur les intérêts de la dette avaient été recyclées sur la mission « Emploi ». Aujourd'hui, ce n'est plus possible, et si l'on a besoin de 300 ou 400 millions d'euros en cours d'année, il faudra les prendre sur d'autres missions ; j'attire votre attention sur ce point.

C'est aussi une mission très complexe, qui comporte une multitude de mécanismes de toutes sortes, adaptés à des situations très diverses. Il faut donc rester très prudent et ne pas jouer à l'apprenti sorcier !

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