Intervention de Michèle Bonneton

Réunion du 17 octobre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Si l'on considère ses résultats économiques et financiers, on peut dire que le groupe La Poste se porte plutôt bien, mais des interrogations subsistent quant à la satisfaction des usagers et des salariés, et quant à l'avenir des activités postales. M. le président Bailly nous ayant exposé tout ce qui va bien à La Poste, c'est sur ces points que je souhaiterais insister.

Certes, le courrier diminue en volume – sans doute moins que vous ne le dites –, mais les usagers souhaitent conserver une même qualité de service. Or ce n'est pas toujours le cas : les facteurs stressés par la charge de travail n'ont plus le temps du contact humain et n'ont parfois même pas celui de monter les lettres recommandées à l'étage, se contentant de glisser l'avis de passage dans la boîte aux lettres ; ces boîtes sont parfois implantées de plus en plus loin du domicile ; des bureaux de poste sont transformés en agences postales communales ou en relais poste commerçant.

Une Lettre verte à J+2 a été mise en place. Sa distribution serait plus économe en énergie, mais, dans le même temps, le tri a été réorganisé en quelques centres régionaux et, pour parcourir le trajet entre deux villes voisines, le courrier peut emprunter de longs détours, ce qui n'est pas idéal pour l'environnement.

Il n'y a quasiment plus de recrutement de fonctionnaires par concours et le nombre d'emplois a considérablement diminué. On parle, pour ces dix dernières années, de 80 000 emplois supprimés. Il semble que le mot d'ordre soit : la productivité à tout prix. Cela complique le travail et les salariés se plaignent souvent de ne plus pouvoir rendre les services qu'attendent les usagers mais qui ne correspondent pas tout à fait aux missions qu'on leur a fixées ou qui contrarient le rythme de travail qu'on leur impose.

Outre le niveau d'absentéisme, qui a augmenté de façon importante, on note que 10 000 personnes ont été déclarées inaptes à exercer leurs fonctions. Cela peut même aller jusqu'au licenciement. Tout cela doit être replacé dans le contexte d'une Union européenne qui met la concurrence au-dessus de la nécessité du service public.

La Poste dispose d'une présence postale unique dans les territoires. Ne pourrait-on envisager de faire vivre ses bureaux en leur confiant d'autres missions, soit de service public, soit commerciales ? La Banque Postale pouvant prêter aux collectivités et bientôt aux entreprises, ce serait une chance pour tous les acteurs locaux.

On peut s'interroger sur l'avenir des bureaux de poste et des agences postales. Pouvez-vous nous communiquer les objectifs chiffrés qui figureront dans le prochain contrat de service public que La Poste doit signer avec l'État ? Que va devenir l'aide à la presse ? Quelles évolutions doit encore connaître La Banque Postale ? Quelles évolutions doivent connaître le rôle du facteur, les conditions de travail et la place des syndicats ?

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